Aimi Eguchi avait pourtant tout pour elle. Un joli minois, une chevelure voluptueuse, une apparition dans le Weekly Playboy et une arrivée remarquée au sein de AKB48, officiellement le "plus grand groupe pop" au monde. Et pour cause : AKB48 se compose actuellement de... 57 canons nippons, répartis en quatre équipes (A, K, B, 8) qui se relaient en permanence sur la scène de la salle Akihabara, leur salle.
Trop belle pour être vrai ? Oui. Aimi Eguchi n'est pas une femme. Pas même un être humain. Seulement un être cybernétique, engendré par ordinateur à partir des caractéristiques de six des chanteuses réelles (Atsuko Maeda, Tomomi Itano, Mariko Shinoda, Yuko Oshima, Minami Takahashi, Mayu Watanabe), comme le démontre une vidéo édifiante.
Annoncée comme la nouvelle lauréate d'un casting, cette nouvelle "idole" n'était en fait qu'un "support" de pub pour un produit de la marque Glico. Un sommet de l'exploitation de l'hystérie japonaise pour ces "idoles" du pays du Soleil Levant, ces ravissantes demoiselles adolescentes (rarement plus) adulées du public et placées partout (télé, musique, mannequinat, événement) durant quelques mois, parfois quelques années, de leur séduisante jeunesse. Très séduisante, comme le confirme le clip "pyjama-party" (sans pyjamas) que nous vous offrons en dégustation.
Le producter Yasuhi Akimoto a porté le concept à son paroxysme, en créant un supergroupe "d'idoles" castées sur mesure, faites pour être proches du public, et qui se produisent quotidiennement dans leur propre salle de spectacle. Il a reproduit l'expérience, avec d'autres groupes dans d'autres salles, et a annoncé dernièrement, le 22 juin 2011, la création d'un nouveau supergroupe prévu pour être le concurrent direct d'AKB48. Car il y a un colossal business en jeu : AKB48 a dominé les ventes d'albums du premier semestre, et ses singles "Everyday, Kachūsha" and "Sakura no Ki ni Narō" sont les seuls à s'être vendus à 2 millions d'exemplaires ! Au total, AKB48 a encaissé 7 milliards de yens (60 millions d'euros) au cours des six derniers mois. Dingue...
Un vrai phénomène de société. Mais ces bandes de poupées, idoles nationales, ne sont heureusement pas les icônes nippones à l'international. Vendredi 1er juillet, c'est le groupe X Japan et son rock épique qui dynamiteront le Zénith de Paris, un an après avoir mis le feu aux Etats-Unis.