Aymeric Caron, sous protection : ''Mes parents et moi avons reçu des menaces !''

À la fin du mois de juin, On n'est pas couché perdra l'un de ses polémistes, en poste depuis trois ans : le journaliste Aymeric Caron. Apprécié des uns, démoli par les autres, tout au long de son exercice dans le talk show de Laurent Ruquier, il n'aura cessé de diviser...

À un peu plus d'un mois de sa dernière apparition dans l'émission de France 2, Aymeric Caron accorde une interview fleuve à TéléObs - supplément télé de l'hebdo d'information L'Obs - qui lui consacre sa une cette semaine (numéro 2637 du 21 mai 2015). Les menaces dont lui et ses proches ont fait l'objet, ses rapports avec Laurent Ruquier, son regard sur le PAF... Aymeric Caron répond sans tabou aux questions d'Anne Sogno.

"(Pendant ces trois ans), il y a eu des moments difficiles, des réactions d'une violence injustifiée, inexplicable, et même des menaces. (...) Des menaces via les réseaux sociaux mais aussi directes, dont des personnes de mon entourage, en particulier mes parents, ont été la cible à leur domicile. C'est dur pour ceux qui vivent à mes côtés, il y a une pression énorme", explique celui qui a suscité la polémique plus d'une fois autour de la table d'ONPC. Prises très au sérieux, ces menaces ont même nécessité une protection policière : "Quand on est menacé puis protégé par la police, cela pose des questions sur la capacité à débattre dans notre pays et sur les crispations très fortes de notre société. Je dois avouer qu'arrêter ONPC est, de ce point de vue, un soulagement. Je finis ces trois années très fatigué. Je suis heureux de quitter le costume de chroniqueur rigide, même si j'ai pris beaucoup de plaisir sur cette émission", assure Aymeric Caron, qui admet être "certainement un peu nombriliste" comme tous "ceux qui font de la télé".

C'est en effet ce que lui reprochent ses détracteurs comme Eric Naulleau, qu'il ne porte pas non plus dans son coeur, lui reprochant d'essayer "de revenir à la surface en alimentant les sites Internet de sorties minables", une manière de procéder qu'il assimile "à celle d'un parasite". Avec son ex-collègue Natacha Polony, qu'il semble estimer, il est plus indulgent : "Nos divergences ont fini par créer des dissensions personnelles. Je trouve dommage que notre collaboration se soit terminée sur cette note-là."

Cette dernière, exilée au Grand Journal en septembre 2014, quittera d'ailleurs son poste à l'issue de cette saison. Pour autant, le programme de Canal+ ne trouve pas grâce aux yeux d'Aymeric Caron : "C'est une grosse déception. J'y étais chroniqueur en 2004 avec Michel Denisot. L'émission se perd car elle ne sait plus où chercher : imposer un point de vue ou ratisser les idées en vogue. (...) Je pense que le souci principal de Canal+ aujourd'hui, c'est Le Grand Journal."

Dès le mois de septembre, Aymeric Caron sera remplacé par le controversé Yann Moix, qu'il qualifie d'homme "plein de surprises et assez inclassable".

Joachim Ohnona