"Bienvenue à tous. Avant de développer ces titres, nous vous devons des explications sur ce qui s'est passé hier soir, ici même. Le journal, soudainement interrompu. C'est une décision que nous avons prise en conscience, voici pourquoi..." C'est sur ces mots que David Pujadas a ouvert son journal de 20h, ce mercredi 9 avril, lançant un sujet explicatif. Le journaliste, que l'on dit en danger en raison des scores en constant déclin de son JT depuis 2012, réagissait à l'intrusion, la veille au soir, d'intermittents du spectacle sur le plateau en plein direct, contraignant France 2 à interrompre le direct.
Au cours de ce magnéto de 90 secondes, Thierry Thuillier, directeur des programmes de France 2, a confié : "Le journal, c'est un choix qui est fait par une rédaction et ce choix-là n'était pas possible hier. On ne peut pas concéder cette antenne, quelles que soient la cause et la légitimité de la cause, à aucun groupe qui manifeste. Ce n'est pas possible." Des explications jugées "indispensables" par David Pujadas, soucieux de préserver une transparence entre ses téléspectateurs et la rédaction de France 2.
Dans un entretien accordé au Nouvel Observateur, Thierry Thuillier révèle même le subterfuge mis en place pour parvenir à déjouer la vigilance des équipes de sécurité. "Des petites scènes ont été jouées devant le PC de sécurité de France Télévisions pour détourner l'attention. Une femme enceinte a simulé un malaise. Les pompiers du site ont été appelés. D'autre part, deux groupes, conduits par deux personnes, ont fait mine de s'invectiver, attirant ainsi l'attention du service de sécurité. Et pendant que tout ce joli monde était occupé, 30 à 40 personnes ont pu pénétrer dans l'enceinte de France Télé", a-t-il expliqué.
La chaîne profite de ce reportage pour confirmer avoir déposé une plainte à l'encontre des intermittents ayant pris en otage l'antenne. Une enquête est en cours.
Joachim Ohnona