Harvey Weinstein : Le puissant hollywoodien épinglé par Nicolas Sarkozy

Après avoir montré son intérêt et même son enthousiasme pour le succès impressionnant d'Intouchables (19 millions d'entrées), le président de la République et candidat à l'élection Nicolas Sarkozy se charge de mettre des lauriers sur The Artist. Il ne félicite pas Jean Dujardin, lauréat d'un Oscar du meilleur acteur, mais le producteur et distributeur américain Harvey Weinstein, le puissant d'Hollywood aux mille et un Oscars qui a tant oeuvré pour la gloire de The Artist sur le continent américain.

Le 7 mars, Nicolas Sarkozy a fait Harvey Weinstein chevalier de la Légion d'honneur, indique l'Elysée, devant le regard admiratif de son épouse Georgina Chapman, styliste de stars avec sa maison Marchesa. Ils ont été accueillis par Jean-David Lévitte, conseiller diplomatique du chef de l'Etat, et la remise de décoration a eu lieu dans le bureau du président. La veille, Harvey fêtait encore une fois la gloire de The Artist en compagnie d'une partie de l'équipe du film au restaurant Le Georges.

L'Elysée précise que cet honneur avait été prévu avant que le film ne reçoive cinq Oscars et un déjeuner pourrait être organisé, à une date encore non déterminée, entre le président Sarkozy et l'équipe du film, comprenant notamment Jean Dujardin, précise l'AFP. Une invitation délicate en ces temps de campagne présidentielle. Michel Hazanavicius, le réalisateur, avait déclaré à BFM TV : "Etant républicain, je ne voudrais pas dire non au président, mais étant républicain, ça m'embêterait de dire oui au candidat. Il est un peu des deux. On a trouvé une bonne solution. On va manger avec le président, mais après on va voir l'autre candidat, François Hollande."

Quant à Harvey Weinstein, il a dit oui à Nicolas Sarkozy, mais il sait également dire non. Le Times rapporte qu'il a refusé une histoire envoyée par le président américain, Barack Obama. Ce dernier lui avait fait parvenir un roman accompagné d'un message lui soumettant l'idée d'en faire un film. Mais le producteur a refusé le projet. "Le président m'a envoyé un livre, l'autre jour, et m'a dit 'Pourquoi ne feriez-vous pas un film de cette histoire ?' Je ne peux pas vous dire quel livre c'était. C'était un roman d'espionnage. Je lui ai envoyé un email pour lui dire que c'était la pire histoire à adapter au cinéma."