Jeremy Lin : L'incroyable histoire du rebut devenu star des Knicks et de la NBA

New York ne parle plus que de lui... Il est dans toutes les conversations, dans tous les journaux et magazines de Big Apple. Il est la nouvelle coqueluche de la mégalopole. Lui, c'est Jeremy Lin, un inconnu de 23 ans devenu en quelques jours le héros de toute une ville.

New York amoureuse

Son fait de gloire ? Avoir relancé la prestigieuse franchise des Knicks de New York, au fond du trou au mois de janvier 2012, flirtant avec les bas-fonds du classement de la NBA. Depuis, New York et les États-Unis se passionnent pour l'histoire de ce joueur d'origine taïwanaise. Même le président Obama, fan de basket, suit avec attention l'histoire incroyable de Jeremy Lin, passé en quelques jours de l'anonymat de la NBA à la une du New York Times ou de Sports Illustrated. "C'est une très belle histoire, et oui, le président est très impressionné, et tout à fait au courant. C'est le genre d'histoire sportive qui va au-delà du sport lui-même", déclarait ainsi un porte parole de la Maison Blanche sur l'intérêt que portait le président Obama à l'éclosion du phénomène.

Car c'est bien de phénomène dont on parle. A New York, qui respire le basket et vit pour son équipe des Knicks, les maillots 17 au nom de Lin se vendent comme des petits pains. Les tarifs des places ont vertigineusement augmenté depuis son apparition le 4 février dernier au Madison Square Garden. Car ce jour-là, contraint et forcé par les nombreuses blessures et les absences de ses stars Carmelo Anthony et Amar'e Stoudemire, Mike d'Antony, le coach menacé des Knicks, lance Jeremy Lin... Et comme dans les contes de fées, la magie opéra.

Face aux Nets du New Jersey, il inscrit 25 points et donne la victoire à son équipe. Déjà, son coach est en admiration devant sa trouvaille : "Je n'ai jamais vu ça, ça arrive une fois dans une vie." Car le garçon remet ça le match suivant. Et celui d'après aussi. C'est bien simple, depuis sa première titularisation, les Knicks n'ont plus perdu un match. Sept victoires consécutives avec à chaque fois des prestations de haut vol de Jeremy Lin, ajouté en dernière minute à la liste des joueurs sélectionnables pour le week-end du All-Star Game. Même Kobe Bryant, mégastar de la NBA en plein divorce ou non, n'a rien pu faire face à la nouvelle star lors de la rencontre entre les Knicks et les Lakers remportée par les premiers, y allant de son petit compliment : "Les qualités étaient pourtant là auparavant, il fallait juste savoir les repérer."

SDF dans Big Apple

Savoir les repérer... Personne jusque-là n'avait donné sa chance au jeune joueur, fils d'immigrés taïwanais. Déjà, les universités avaient refusé de l'engager. Seule Harvard (on a connu pire...) accepte de le prendre. Plus connue pour fabriquer des Prix Nobel (75) que des joueurs NBA (3), la prestigieuse université accueille tout de même l'étudiant, qui y va de sa petite vidéo pour expliquer comment rentrer à Harvard.

Diplômé en économie de l'université, il se présente à la draft (l'événement qui permet aux équipes NBA de choisir leurs joueurs), mais personne ne veut de lui. Trop quelconque, Jeremy Lin ne baisse pas les bras et tente sa chance à plusieurs reprises. D'abord aux Golden States Warriors, puis aux Houston Rockets, qui le virent avant le début de la saison. Il signe alors un contrat de 10 jours avec les Knicks, qui l'envoient en Ligue Mineure pour s'aguerrir. Le jeune homme dort alors sur le canapé de son frère ou sur celui de son coéquipier Landry Fields. Mais le 4 février, tout change. Le numéro 17 des Knicks redonne espoir à toute une ville. Et ça marche.

Les jeux de mots fleurissent sur son nom, Linderella pour "Cinderella" ("Cendrillon"), Linsanity pour "insanity" ("folie"), Lincredible pour "incredible" ("incroyable"), Linmania, St VaLintine... La NBA se réjouit en outre d'avoir trouvé un joueur d'origine asiatique afin de reconquérir le marché chinois suite à la retraite du géant Yao Ming.

Mais surtout, Jeremy Lin est bon. Très bon même. Fin dribbleur, rapide, adroit et véloce, ses qualités lui permettent de mener l'équipe d'une main de maître, tel un vieux grognard. New York, et les États-Unis, se sont pris de passion pour ce joueur dont l'histoire ne demande qu'à être écrite.

Et désormais, Jeremy Lin, contrat longue durée en poche, peut enfin dormir dans un lit.