Extrêmement discret depuis la fin de son règne et l'avènement de son fils le roi Felipe VI le 19 juin 2014, le roi Juan Carlos Ier d'Espagne, 77 ans, échappe à un nouveau scandale. Après l'épisode traumatisant de la mort accidentelle de son frère (en 1956), son goût très décrié pour la chasse (éléphants, ours), la mise en examen de sa fille Cristina et son gendre Iñaki Urdangarin, ou encore l'état de son mariage avec la reine Sofia et sa réputation de coureur (de Diana à Corinna...), l'ancien souverain allait-il devoir répondre de la paternité d'Ingrid Sartiau ? La semaine dernière, le Tribunal suprême a décidé que non.
Mercredi 11 mars, la haute instance, plus importante juridiction espagnole, a validé le recours déposé en février par Juan Carlos et jugé comme non recevable la demande d'Ingrid Sartiau, quadragénaire belge qui affirme être le fruit d'une liaison qu'il aurait eue avec sa mère dans les années 1960, après ses noces avec Sofia en 1962. Ingrid Sartiau avait obtenu en janvier une réponse positive (contrairement à un autre demandeur, Alberto Sola Jimenez) de la justice concernant l'examen de sa demande de reconnaissance en paternité, et exigeait des tests ADN pour corroborer ses allégations. Juan Carlos, dont les avocats dénonçaient des contradictions et des approximations dans la demande tout en fournissant des éléments probants, n'aura pas à s'y soumettre. La démarche d'Ingrid Sartiau est pour l'essentiel étayée par une déclaration de sa mère octogénaire, Liliane Ghrislaine Sariau, signée devant notaire, attestant d'une brève liaison à la fin de l'année 1965, dont aurait résulté la naissance d'Ingrid en 1966.
La décision du Tribunal suprême va dans le sens du parquet, qui considérait qu'il n'y "avait pas d'indices suffisants pour enquêter sur une demande de paternité" et avait apporté son soutien au camp du roi en s'opposant à la demande de tests ADN. Demande qui a été rejetée, après appel, par le Tribunal suprême.
L'AFP précise toutefois que l'arrêt du tribunal, dont les attendus ne seront pas publiés dans l'immédiat mais qui ne se prononce pas sur le fond de l'affaire, ne peut désormais être contesté que devant le tribunal constitutionnel. Et dans les médias, bien sûr...