Luc Besson mis à mal par ses actionnaires : il riposte et s'impose

Luc Besson est un réalisateur passionné, mais également un producteur et un homme d'affaires averti. Fondateur de la société de production et de distribution EuropaCorp, il a fait face au refus des actionnaires d'approuver les accords régissant les relations entre EuropaCorp et Front line, la holding personnelle du réalisateur. Le magnat du cinéma français a présenté sa position dans un communiqué, pour éviter des malentendus sur cette situation complexe.

Le site de L'Expansion rapporte les faits suivants : "Les actionnaires de la société de production et de distribution cinématographique EuropaCorp, fondée par le réalisateur Luc Besson, ont refusé il y a quelques jours d'approuver les accords régissant les relations entre EuropaCorp et Front line, la holding personnelle du réalisateur, a indiqué le groupe. L'assemblée générale des actionnaires a également rejeté le projet d'augmentation du capital."

Selon L'Expansion, ce sont 84,4% d'actionnaires qui ont rejeté le projet, estimant que cela aurait permis à Front line de facturer des services pouvant atteindre 4 millions d'euros par an, et qui ont mis en lumière le fait que le groupe coté en Bourse a vu son chiffre d'affaires au premier trimestre baisser de 16,5% à 19,2 millions d'euros. C'est pas tout à fait ça...

Un communiqué de presse du groupe EuropaCorp tient d'ailleurs à préciser la situation : "Seuls 11,6% des actionnaires de la société ont voté contre cette résolution (c'est vrai, nous avons vérifié, NDLR), les personnes intéressées par la résolution ne prenant pas part au vote. La convention en cause ne porte pas sur 4 millions d'euros, mais sur une somme d'1,5 million rémunérant des prestations classiques, techniques et administratives, effectuées par la holding. Il s'agit d'une convention ancienne, approuvée en 2003 puis en 2008 par l'Assemblée générale des actionnaires, revue et améliorée en 2010 par le Conseil d'administration de la société.

Concernant la seconde résolution rejetée par l'Assemblée générale, portant sur une augmentation de capital avec suppression du droit préférentiel de souscription, celle-ci n'a été soumise au vote de l'Assemblée qu'en vertu d'une obligation légale. Elle n'avait pas été agréée par le Conseil d'administration de la société et a fait l'objet d'un vote négatif de l'actionnaire majoritaire."

Il faut préciser qu'un des actionnaires parmi les 11,6% qui ont voté contre cette résolution est Pierre-Ange Le Pogam - co-fondateur avec Luc Besson d'EuropaCorp et son ami de toujours -, qui a quitté le groupe en janvier 2011, en claquant la porte. A lui seul, Le Pogam est toujours actionnaire à 8%... Ceci explique cela. Luc Bessons'était expliqué sur ce "divorce", qu'il n'avait pas vu venir et qui l'avait beaucoup touché.

Luc Besson, figure du cinéma français qui a su s'imposer dans la jungle hollywoodienne, provoque de nombreuses inimitiés. Mal-aimé du septième art, auquel il contribue beaucoup, ou mégalomane qui a les yeux plus gros que le ventre ? Il a toujours été décrié mais reste, envers et contre tout, un acteur majeur de la planète cinéma.

La société EuropaCorp a de nombreuses oeuvres très attendues dans son catalogue, comme le film d'animation Un monstre à Paris (12 octobre), La Source des femmes (2 novembre), présenté à Cannes, et le biopic sur Aung San Suu Kyi, The Lady (30 novembre), une pure merveille paraît-il.