Le regard pétillant, l'énergie débordante et le sourire communicatif, Macha Méril se confie dans les pages de Paris Match, deux mois après son beau mariage avec le compositeur Michel Legrand, le 18 septembre dernier. Une noce russe qui a fait honneur aux origines de l'artiste, issue de la noblesse de Kiev. C'est le bonheur complet pour la figure de la Nouvelle Vague comme des Grosses Têtes, qui parle sans tabou de sa relation avec l'homme qu'elle aime.
En 1964, le coup de foudre à Rio est réciproque entre Macha Méril et Michel Legrand, mais aucun des deux n'est libre. Cinquante ans plus tard, ils se marient pour le pire mais surtout pour le meilleur. Alors que Macha Méril, célibataire et se pensant immariable, a construit sa vie de femme seule, Michel Legrand ressurgit dans sa vie. Il avait alors 80 ans et avait été malade, mais la force de leur amour est intact : il la demande en mariage presque tout de suite. Il chamboule tout et elle accepte d'être bousculée vers une nouvelle vie.
Cependant, bien que leur jeunesse, durant laquelle ils se sont vus pour la première fois, soit loin Macha Méril explique : "La question du sexe reste capitale. Mais pour moi, il n'a jamais été question de faire l'amour sans amour. (...) Il y a trois ans et demi, par conséquent, quand je me suis retrouvée seule, j'ai cessé de faire l'amour. D'où mon trac, quand j'ai retrouvé Michel. J'avais tort : au moment où il a posé la main sur moi, j'ai ressenti la même sensation qu'au jour de notre rencontre de 1964. (...) L'essentiel, c'est d'être naturel, de faire avec le corps qu'on a et avec tout l'amour qu'on a. À 70 et 80 ans, la sexualité prend énormément de formes et elle peut vous transporter très loin, même sans pénétration." Pour elle, une histoire n'a pas de sens "sans le partage des corps. (...) On a réussi à faire avec les corps de notre âge et ça a été inouï." Elle ose aborder un sujet rarement évoqué, mettant la lumière le fait que l'amour physique comme psychique n'a pas d'âge.
Avec Michel Legrand, elle se sent sereine, après une vie marquée par les épreuves. Son père avait d'abord été marié avec une princesse russe en exil après avoir lui-même fui la Russie en proie à la révolution. Sa femme meurt en couche en lui donnant un garçon. En cherchant une gouvernante, il retrouve la trace de sa cousine, qu'il avait aimée dans ses jeunes années. Il l'épouse et elle lui donne trois filles, dont Macha. Mais la Seconde Guerre mondiale tue le fils aîné de son père qui, dévasté, mourra foudroyé par le typhus en allant chercher son corps : "Une tragédie qui explique mon comportement avec les hommes. J'ai toujours eu peur d'être abandonnée." Aujourd'hui, dans les bras de Michel Legrand, la musique de l'amour est rassurante, intense et éternelle.
Retrouvez l'intégralité de l'article dans le magazine Paris Match du 27 novembre