Après ses débuts remarqués sur France 5 à la tête des Maternelles, et son passage convaincant par La Matinale de Canal+, Maïtena Biraben excelle aux commandes du Supplément tous les dimanches depuis septembre 2012. La jolie blonde cuisine les politiques, sur le créneau horaire autrefois occupé par Dimanche+, confirmant son statut de valeur montante du journalisme politique français. Le Journal du dimanche est parti à sa rencontre. Un entretien publié dans l'édition du 5 avril.
Maïtena l'informatable
Sa force, c'est sa différence. "Je préférais couper du bois à la hache que confectionner des fleurs en papier crépon", se souvient Maïtena Biraben quand on l'interroge sur son enfance dans sa petite campagne des Landes. "Je suis née en colère car j'ai compris, dès l'enfance, que les choses sont plus faciles si l'on s'appelle Jean-Christophe et que l'on porte un slip", poursuit-elle.
Le gnan-gnan et les interdits, ça l'exaspère. C'est si convenu. Inflexible, la liberté de ton est sa bouffée d'oxygène. Au travail comme dans la vie. Loin des conventions qui visent à dire que la maternité est une période fantastique, Maïtena, à la tête d'une famille recomposée de quatre enfants, n'a pas honte de le dire : être mère n'est pas une fin en soi. "L'amitié, le travail, le vin m'ont davantage épanouie que la maternité. Je viens d'emménager dans une maison. Il y a les parents d'un côté, les enfants de l'autre. (...) Quand mon fils vient me voir pour me demander s'il peut me réciter un poème, je lui dis : 'Bien sûr mon chéri, mais fais vite !'", considère-t-elle.
Le temps qui passe
Se posant toujours à contre-courant des conventions, Maïtena, mariée avec Pierre depuis 2012, ne voit pas le temps qui passe comme un ennemi. "Un jour, en régie, quelqu'un dira : 'Elle est tapée.' Je serai alors débarquée. Mais je n'oublie pas que vieillir est un privilège puisqu'on n'est pas mort et que l'on gagne en liberté avec les années. Je suis maintenant dans une urgence et une impatience adolescentes. Il faut que les choses aient lieu."
Allant jusqu'au bout de sa logique, la Franco-Suisse n'est donc pas effrayée par la perspective d'une mort certaine : "Quand on a été élevé à la campagne, la mort est un phénomène naturel. Je n'ai jamais considéré la mort comme quelque chose de grave. Je parle plus facilement avec les morts qu'avec les vivants. Je m'entends mieux avec mon père mort qu'avec mon père vivant", conclut-elle.
Joachim Ohnona
Entretien à retrouver en intégralité dans le JDD daté du dimanche 5 avril 2015