Marco Pantani lors du Tour d'Italie, en 2001. © Abaca
Le 14 février 2004, le coureur cycliste Marco Pantani est retrouvé mort à l'âge de 34 ans dans sa chambre d'hôtel de la station balnéaire de Rimini. Après une longue enquête, la justice conclut à un suicide par overdose de cocaïne... Sa maman n'a jamais cru à cette thèse. Samedi 2 août, la justice italienne n'excluait plus la thèse de l'assassinat, et décidait de rouvrir le dossier.
"Nous venons de recevoir les documents envoyés par les proches de Pantani et avons ouvert une enquête. (...) Nous les lirons et si nous estimons qu'il faut procéder à des investigations, nous saisirons un juge d'instruction", a indiqué le procureur de la République de Rimini, Paolo Giovagnoli, ce samedi 2 août.
Cette nouvelle enquête ouverte autour du décès de son fils sonne déjà comme une mini-victoire pour Tonina Pantani, la mère du regretté Marco. "Il y a 16 ans, le 2 août 1998, Marco remportait le Tour de France et cette année, dix ans après sa mort, je vous fais part d'une nouvelle : à tous les tifosi [supporteurs italiens] et à tous ceux qui ont cru en lui et aimé mon Marco, l'enquête est rouverte pour homicide", écrit-elle sur son compte Facebook. De quoi conforter la thèse défendue par le journaliste et écrivain français Philippe Brunel qui, dans un ouvrage paru en 2007 (Vie et mort de Marco Pantani), dénonçait une enquête bâclée et trop rapidement conclue sur la thèse d'une surdose de cocaïne.
Le premier quotidien sportif italien, La Gazzetta dello Sporto, semble même en savoir plus puisqu'il affirme dans les pages de son édition du dimanche 3 août : "Pantani a été tué, contraint à boire de la cocaïne", auquel cas la poudre aurait été diluée dans de l'eau, ajoutant même que "l'enquête a été rouverte pour homicide avec altération de cadavre et des lieux du crime".
Une descente aux enfers
Après avoir été exclu du Tour d'Italie en 1999 en raisons d'analyses d'urine non conformes, Marco Pantani sombre. C'est la descente aux enfers. Les accidents s'enchaînent, tandis que ses démêlés avec la justice sont ponctués de cures de désintoxication. Son décès en 2004 a mis fin à son calvaire. Et si, finalement, maquiller le meutre du cycliste en overdose était le crime parfait... Lui a-t-on forcé la main, pour déguiser un meurtre en suicide ? Tout reste à prouver pour les enquêteurs.
Joachim Ohnona
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