Meurtre de Lola (12 ans), cette mission donnée à son frère pour protéger un membre de la famille : "J'ai coupé tous les..."

Le meurtre de Lola est encore dans toutes les mémoires. Il y a près d'un an jour pour jour, le 14 octobre 2022, la petite fille de 12 ans était retrouvée morte, dans une malle dans le XIXe arrondissement. La collégienne a été sauvagement violée et assassinée par Dahbia B. Au média Factuel, ce lundi 9 octobre, son frère aîné Jordan se livre, sortant du silence pour la première fois. Car jusqu'ici, le clan de Lola s'est muré dans le silence, restant soudé après cette tragédie. Pour préserver sa grand-mère de cette terrible nouvelle, Jordan avait reçu une mission par son père. Tout faire pour qu'elle ne découvre pas le meurtre de Lola dans la presse.

"Mon père m'avait confié une mission : faire en sorte que ma grand-mère chez qui j'habitais à l'époque, n'apprenne pas la mort de sa petite-fille par les journalistes. Pendant une semaine et demie, j'ai donc coupé tous les câbles d'antenne de la maison, la radio, le téléphone... Mon père voulait lui annoncer en personne", fait savoir Jordan. Lui, l'a appris aussi de la bouche de son père. Il s'en souvient encore. "Mon papa m'a appelé alors que j'étais à la gare de Lille : 'Ta soeur a disparu'. Je n'étais pas spécialement inquiet, j'imaginais qu'elle était chez une copine et qu'elle avait oublié de prévenir mon père. Vers 4 heures du matin, mon père m'a rappelé pour m'annoncer que Lola avait été retrouvée et qu'elle avait été assassinée. Ça m'a séché", a-t-il raconté ce jour.

Je ne suis pas psychologue, mais...

Dahbia B., Algérienne de 24 ans, a été mise en examen pour meurtre et viol, et elle est aujourd'hui hospitalisée au sein d'une unité pour malades difficiles (UMD) de l'hôpital psychiatrique de Villejuif (Val-de-Marne). Dans les mois à venir, d'autres expertises auront lieu, pour déterminer la responsabilité pénale de l'accusée, qui a reconnu le meurtre de Lola. L'expert psychiatre qui a examiné la jeune femme pendant sa détention provisoire a récusé toute abolition ou altération de son discernement au moment de son crime. "Je ne suis pas psychologue, mais je ne pense pas qu'elle soit folle au sens clinique du terme. C'est mon avis", fait savoir Jordan. Il espère obtenir des réponses au procès, bien qu'aucune ne pourra le satisfaire. "Car rien ne justifie de commettre ce qui a été commis. Ce que cette femme a fait à ma soeur est au-delà du concevable. J'évite de penser à cette personne, si on peut encore dire que c'est une personne", confie le frère de Lola.