Réactualisation : Un grand hommage a été rendu au cinéaste chypriote-grec Michael Cacoyannis, réalisateur de Zorba le Grec, mort le 25 juillet à Athènes à l'âge de 89 ans. Le monde du cinéma et de la culture grecs a dit un dernier adieu ce 28 juillet à cet artiste, notamment le compositeur grec Mikis Theodorakis, qui a fait la musique de nombre de ses films, lors d'une cérémonie célébrée selon le rite orthodoxe dans une église du centre d'Athènes. Dans ce lieu se trouvaient de nombreuses couronnes de fleurs blanches envoyées par des personnalités.
"Aujourd'hui nous disons adieu à un grand créateur qui a porté la culture grecque au bout du monde", a dit la ministre de l'Education Anna Diamantopoulou en rendant hommage à son oeuvre cinématographique, mais aussi à son activité en faveur de l'éducation au théâtre et au cinéma via la fondation qu'il avait créée à Athènes, et où il a été enterré. Michael Cacoyannis a également contribué à la modernisation du système d'illumination du Parthénon à Athènes et la ministre de l'Education a solennellement affirmé que le gouvernement fera tout pour protéger ce monument grec.
Politiques et artistes se sont retrouvés pour ce dernier adieu, tels que Dimitris Papaïoannou, chorégraphe et réalisateur des cérémonies de l'ouverture et de fermeture des jeux Olympiques d'Athènes en 2004. Irene Papas, grand comédienne grecque qui avait tant tourné sous sa direction a déclaré dans la presse que le réalisateur avait rejoint "le grand théâtre des immortels".
Le 25 juillet nous écrivions : Dans le monde entier, le réalisateur Michael Cacoyannis est associé à son oeuvre aux trois Oscars, Zorba le Grec. Le cinéaste chypriote est décédé ce 25 juillet à l'âge de 89 ans, à l'hôpital Evangélismos, dans le centre d'Athènes, où il était hospitalisé depuis dix jours, selon l'AFP. Le quotidien grec I Kathimerini a précisé qu'il souffrait de problèmes cardiaques.
Né à Limassol sur l'île de Chypre, Michael Cacoyannis s'est rendu en 1939 à Londres pour étudier le droit et devenir avocat. Cependant, après avoir produit des documentaires en grec pour la BBC World Service durant la Seconde Guerre mondiale, Cacoyannis choisit la voie du cinéma.
Revenant à Athènes en 1953, il travaille pour le cinéma et le théâtre, et c'est certainement Zorba le Grec (1964) qui possède la plus grande renommée internationale. Ce long métrage, adaptation du roman de Nikos Kazantzakis, offre un magnifique rôle à Anthony Quinn. Le réalisateur dirige également Irene Papas, actrice avec qui il a collaboré plusieurs fois, et la musique est signée Mikis Theodorakis, l'un des plus fameux compositeurs grecs. C'est par ailleurs grâce à ce film qu'est devenue célèbre à travers le monde la danse du sirtaki.
Zorba Le Grec a permis au réalisateur de récolter les nominations de meilleurs film, acteur (Anthony Quinn) et scénario adapté aux Oscars. Le film repartira avec la statuette pour le prix des meilleures photographie, direction artistique et actrice dans un second rôle (Lila Kedrova).
Deux années avant, Michael Cacoyannis avait réalisé Electre, tiré de la tragédie d'Euripide, et qui a reçu le prix de la meilleure transposition cinématographique et le grand prix de la Commission supérieure technique du cinéma français en 1962 au Festival de Cannes. La Croisette n'avait plus de secret pour le cinéaste qui a été six fois en compétition au festival au cours de sa carrière.
Parmi ses autres oeuvres cinématographiques, citons Les Troyennes (1971) avec Katharine Hepburn, Vanessa Redgrave et Irene Papas, ainsi qu'Iphigénie (1977), avec également Irene Papas. En 2000, sortait La Cerisaie, réalisation de Michael Cacoyannis avec Charlotte Rampling et Sir Alan Bates.
Proche du producteur mythique Darryl F. Zanuck et de George Cukor (My Fair Lady), ces dernières années, Michel Cacoyannis avait dirigé la mise en scène de nombreuses pièces de théâtre, précise le journal I Kathimerini.