Mort de Vittorio Taviani : Son frère Paolo, ébranlé, perd son partenaire
Publié le 15 avril 2018 à 17:21
Par Christopher R.
Le cinéaste italien Vittorio Taviani, qui a formé avec son frère cadet Paolo l'un des plus beaux duos du 7e art, est mort à l'âge de 88 ans. Indissociable de son frangin, ils avaient signé ensemble quelques grands films.
Vittorio Taviani - Projection du film "Lumière 120 ans du cinématographe Lumière" lors du 68e Festival International du Film de Cannes, à Cannes le 17 mai 2015. Vittorio Taviani - Projection du film "Lumière 120 ans du cinématographe Lumière" lors du 68e Festival International du Film de Cannes, à Cannes le 17 mai 2015.© BestImage
Vittorio Taviani, Paolo Taviani - Cérémonie des "David di Donatello Awards" à Rome le 14 juin 2013.
Les frères Paolo Taviani et Vittorio Taviani arrivent à l'aéroport de Nice, le 17 mai 2015
Les frères Paolo Taviani et Vittorio Taviani à Cannes en 1982.
Les frères Paolo Taviani et Vittorio Taviani à Hollywood le 14 Novembre 2012.
Bernardo Bertolucci, Paolo et Vittorio Taviani - 25e Festival Européen du film à Valletta, Malte le 1er décembre 2012
Paolo et Vittorio Taviani - 25e Festival Européen du film à Valletta, Malte le 1er décembre 2012
Paolo taviani, Vittorio taviani - Première de 'Caesar Must Die' à Hollywood le 14 Novembre 2012.
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Le 7e art italien perd un de ses plus brillants cinéastes. Le réalisateur Vittorio Taviani est mort à Rome à l'âge de 88 ans. L'artiste, qui a écrit avec son frère Paolo – dont il était indissociable - certaines des plus belles pages du cinéma transalpin, avait signé quelques grands film dont Padre Padrone et le plus réussi César doit mourir, sorti en 2012.

"Le cinéma est ma vie parce que sinon je serais seulement un fantôme et tous les rapports avec les autres se dissoudraient dans le brouillard", disait Vittorio Taviani, qui à l'instar des frères Dardenne, ne parlait jamais sans son frère adoré. "Nous ne voyons pas comment nous pourrions travailler l'un sans l'autre. (...) Tant que nous pourrons mystérieusement respirer au même rythme, nous ferons des films ensemble", affirmaient les deux cinéastes qui, en 1977, se comparaient au café au lait : "Impossible de dire où finit le café et où commence le lait !"

Inspirés par le maître du néo-réalisme Roberto Rossellini, mais aussi par Vittorio De Sica, les deux frères, fils d'un avocat antifasciste, se sont intéressés dès leurs débuts, dans les années 1960, aux thèmes sociaux. Entre poésie, histoire et psychanalyse de la société italienne, leurs films n'ont cessé de dépeindre un pays en constante mutation. "C'est un jour triste pour la culture, un des plus grands maîtres de notre cinéma s'en va", a déclaré dans un communiqué le ministre italien de la Culture, Dario Franceschini. "Don, bonté, humilité. Classe. L'homme à la casquette, qui le distinguait de Paolo. Je peux dire avec Scola: nous nous sommes tant aimés. La nuit de San Lorenzo est leur chef d'oeuvre", a quant à lui réagi sur Twitter Gilles Jacob, l'ancien président du festival de Cannes.

Après une série de documentaires, les frères Taviani avait réalisé leur premier long métrage Un homme à brûler (1962), l'histoire d'un syndicaliste marxiste en lutte contre la mafia sicilienne. L'année suivante, il dirigeait Annie Girardot en plein divorce avec la comédie Les hors-la-loi du mariage, avant de réaliser Sous le signe du scorpion. Mais pour voir leur premier véritable succès, il faudra attendre 1974 et Allonsanfan, puis Padre padrone tiré du roman éponyme de Gavino Ledda, qui raconte la rude destinée d'un enfant sarde élevé par un berger. Présenté au Festival de Cannes où il suscite une polémique en raison de sa dureté, Padre padrone y avait glané la Palme d'or. Ils reviendront en 1982 pour remporter un Prix spécial du jury avec La Nuit de San Lorenzo.

Plus récemment, en 2012, Vittorio Taviani s'illustrait avec son frère et leur film César doit mourir, dans lequel ils racontent l'univers carcéral autrement, à travers la préparation d'une pièce de Shakespeare dans la prison romaine de Rebibbia. Le film, récompensé par l'Ours d'or à Berlin, raconte comment des détenus se libèrent de leurs geôles grâce à l'art, mais prennent en même temps conscience de leur enfermement. "Jamais on ne capitule. On dit qu'en vieillissant, on est plus généreux, plus tolérant. C'est faux. Nous avons toujours le même instinct de rébellion", disaient-ils à l'époque.

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