Paul Daniels et son épouse et assistante Debbie McGee, photo Twitter en 2013. Le magicien britannique est mort à 77 ans, emporté par une tumeur cérébrale, le 17 mars 2016.© Twitter
Il avait annoncé il y a quelques semaines son tout dernier tour : sa disparition définitive. Il l'a, hélas, réussi... Paul Daniels, légende de la magie, est mort à 77 ans dans la nuit du mercredi 16 au jeudi 17 mars 2016, comme l'a confirmé sur Twitter l'un de ses fils, Gary, après la révélation de l'information. Il s'est éteint chez lui, dans sa superbe propriété sur les bords de la Tamise qu'il aimait tant, entouré de ses proches.
Personnage haut en couleur et monument du paysage télévisuel outre-Manche, qui bluffa le public notamment au fils des quinze saisons (1979-1994) de son émission The Paul Daniels Magic Show sur la BBC et vendue dans 43 pays, le magicien renommé se savait condamné par une tumeur cérébrale incurable. La funeste nouvelle avait été divulguée par le biais de son site Internet officiel, Paul Daniels Magic World, restée depuis bloqué sur ce communiqué et sur le lien menant à la page de financement participatif en faveur des associations qu'il soutenait. Quant à Debbie McGee, "l'amour de sa vie", qui fut la très sémillante assistante de l'illusionniste à partir de 1979 et sa seconde épouse de 1988 à sa mort, elle a réagi auprès de la BBC, la chaîne de leurs spectaculaires aventures : "Vous savez que nous menions une vie rêvée et que nous étions tellement heureux ensemble. Paul en tant que personne était le même dans le village, quand il faisait la queue pour aller à la Poste et faisait des tours aux gens ou les faisait rire. Et ça le rendait aussi heureux de faire ça que de fouler la scène du Palladium ou de faire une émission télé ou de se produire pour la famille royale. Il aimait les gens. Il avait de l'intérêt pour tous."
De 19 ans sa cadette, elle l'avait connu juste avant que sa notoriété explose, lorsque, ayant fui Téhéran et le Ballet national iranien au moment de la révolution islamique, cette danseuse formée au Royal Ballet avait auditionné pour l'émission de l'entertainer en plein essor. Lui était alors célibataire depuis 18 ans et son divorce de Jacqueline Skipworth, mère de Gary, Paul et Martin - une période au cours de laquelle il ne s'était pas ennuyé, puisqu'il prétendait en 2000, dans son autobiographie Under No Illusion, avoir eu quelque 300 partenaires sexuelles.
De nombreuses personnalités du showbiz britannique, jusqu'à la danseuse Ola Jordan que Paul Daniels (ou Newton Edward Daniels, pour l'état civil) eut pour partenaire en 2010 dans le télé-crochet Strictly Come Dancing, ont exprimé leur vive émotion à l'annonce de sa disparition.
Récompensé par de nombreux prix, sa réussite ne se cantonnait évidemment pas au petit écran. Il avait d'ailleurs été contraint d'annuler sa tournée prévue en 2016 en raison de son état de santé. "Il y a des années, racontait-il en octobre 2014 lors d'un entretien avec le Daily Telegraph, j'ai joué un mois à Vegas. Ils m'ont proposé un contrat sur 10 ans. J'ai décliné. On m'a demandé de signer pour un an à Broadway. J'ai décliné cette offre également. Je suis un homme qui vit pour sa famille, mon coeur est ici."
Bien connu pour sa réplique signature "Vous allez aimer ça... Pas beaucoup, mais vous allez aimer", vestige d'un accrochage avec un spectateur, l'illustre magicien avait confié au quotidien The Guardian en 2013, soit trente ans après avoir été le premier non-Américain à décrocher le prix du Magicien de l'année décerné par la Hollywood Academy of Magical Arts, qu'il n'avait pas peur de la mort : "C'est juste comme aller dormir, ça ne me dérange pas, disait-il alors, parce que quand votre heure est venue, votre heure est venue. Certains n'arrivent pas à se faire à cette idée."
