Regardez Victoria Beckham prêter main-forte à son David en béquilles... et découvrez le poème royal en l'honneur du héros !

Après les larmes, la soupe à la grimace. David Beckham n'entrera pas au panthéon des joueurs ayant disputé quatre phases finales de Coupe du Monde. Evacué sur une civière, en larmes de rage et de douleur, dans les dernières minutes du match qui opposait dimanche dernier son équipe du Milan AC au Chievo Verone, Becks doit affronter un diagnostic implacable : rupture du tendon d'Achille.

En dépit de son optimisme initial, l'époux de Victoria Beckham, que sa célèbre chérie avait rejoint depuis Los Angeles en sautant dans un avion dès l'annonce de la mauvaise nouvelle, a vite été rattrapé par la réalité : opéré en Finlande par le Dr. Orava, spécialiste de la chirurgie orthopédique, la star anglaise manquera forcément le Mondial qui s'ouvrira en juin 2010 en Afrique du Sud et ignore même s'il pourra un jour rejouer au football... Pour l'heure, il doit garder un plâtre pendant environ un mois, puis une coque rigide autour du pied pour une durée équivalente, et enfin entamer précautionneusement un programme de rééducation.

Le couple a quitté hier, mercredi 17 mars, la Scandinavie pour rejoindre discrètement "Beckingham Palace", leur demeure dans le Hertfordshire, David s'aidant de béquilles et Victoria lui prêtant sa main pour l'aider dans ses déplacements, comme vous pouvez le découvrir en images en cliquant ici.

Durant sa convalescence, il aura tout le loisir de faire mentir la royale poétesse Carol Ann Duffy, qui vient de consacrer une ode au golden boy du foot anglais, et s'amusait dans la foulée : "Il y a plus de chances que je regarde un match de foot que lui [Beckham] ne lise de la poésie".

Choisie l'an dernier pour poète officiel de la reine et première femme à accéder à cette fonction suprême (créditée de 6 000 euros et un tonneau de sherry par an), Carol Ann Duffy se démarque de ses prédécesseurs par ses vers éclectiques : plutôt que de suivre à la lettre l'agenda royal, l'Ecossaise, qui avait fait sensation en révélant publiquement sa bisexualité, aime à se saisir de faits d'actualité.

De fait, la poétesse, éminence dans sa spécialité depuis les années 1980 et saluée par des prix aussi prestigieux que le Prix Dylan Thomas ou le Prix TS Eliot, n'a pas manqué de commenter, drôle et élégiaque, le drame que constitue la blessure fatale du héros national, faisant une analogie bien sentie avec Achille, le héros de la mythologie grecque dont la faiblesse bien connue est ce talon que n'avait baigné le Styx - sa mère, Thétis, le tenant par cette partie du corps pour l'immerger et le rendre invulnérable. Voici le Achilles version Becks de Carol Ann Duffy (et la traduction que nous vous en proposons) :

 

"Myth's river - where his mother dipped him, fished him, a slippery golden boy flowed on, his name on its lips.
Le fleuve mythique - dans lequel sa mère l'a plongé, dont elle l'a tiré, un golden boy ruisselant y fit surface, son nom sur les lèvres de l'onde.

Without him, it was prophesied, they would not take Troy.
Sans lui, le voulait la prophétie, ils ne prendraient pas Troie.

Women hid him, concealed him in girls' sarongs; days of sweetmeats, spices, silver songs...
Caché par les femmes, dérobé aux yeux de tous, travesti dans des sarongs ; ô jours de délices, d'épices, de chansons d'argent...

But when Odysseus came, with an athlete's build, a sword and a shield, he followed him to the battlefield, the crowd's roar,
Mais lorsque Ulysse vint, c'est avec le physique imposant d'un athlète, une épée et un bouclier qu'il le suivit sur le champ de bataille, dans la fureur de la foule,

And it was sport, not war, his charmed foot on the ball...
C'était le sport, pas la guerre, son pied enchanté sur la balle...

But then his heel, his heel, his heel...
Mais, alors, son talon, son talon, son talon..."

Epique, isn't it ? La prophétie se réalisera-t-elle, privant les Anglais de la prise de Troie/Le Cap ?

G.J.