Jo-Wilfried Tsonga abattu après sa défaite face à Novak Djokovic en quart de finale à Roland-Garros le 5 juin 2012 après être passé tout près de l'exploit (6-1, 5-7, 5-7, 7-6, 6-1)
L'exploit est à la hauteur de sa joie... Jo-Wilfried Tsonga, cinquième joueur mondial, vient de s'offrir le numéro un, le Serbe Novak Djokovic. Un authentique exploit salué par les 15 000 spectateurs du court Philippe-Chatrier.
Tel aurait pu être le destin de Jo ce mardi 4 juin 2012 s'il ne s'était incliné au terme d'un véritable combat. Car on ne donnait pas cher de la peau du Manceau. La première manche laissait craindre le pire. Incapable de se libérer, d'évacuer la pression et de faire fi de l'enjeu, Jo-Wilfried Tsonga bafouait son tennis, laissant le Serbe s'installer tranquillement dans le match. Ce dernier déroulait et démolissait consciencieusement le Français, tétanisé et ridiculisé en à peine 21 minutes (6-1).
Ce qui s'est alors passé dans l'esprit du Français, nul ne le sait. Mais Jo-Wilfried Tsonga ne baissa pas les bras, bien au contraire. Par de puissants coups droits, il repoussait Novak Djokovic et débordait ce dernier, incapable de trouver la faille dans la muraille que venait de bâtir le Tricolore. Jouant intelligemment, galvanisé par la foule, Tsonga reprenait l'avantage, validant ses balles de break dans les meilleurs moments pour décrocher les deux sets suivants sur le même score (7-5).
Le quatrième set aurait pu être une formalité. L'attitude de Nole laissait craindre le pire pour lui. En face, Jo-Wilfried Tsonga, conquérant, tentait de passer la vitesse supérieure pour conclure le match. Mais rien n'y faisait. Le Serbe, même dans un jour sans comme se fut le cas dimanche dernier où il était mené deux sets à rien, reste l'un des meilleurs joueurs au monde. Il laissait donc passer l'orage et sauvait plusieurs balles de break. Sous la pression, il concédait cependant quatre balles de match, toutes sauvées. Le tie-break se dessinait et le public poussait pour voir son favori l'emporter et s'éviter le stress d'un cinquième set qui aurait pu être fatal à l'un comme à l'autre.
Mais Jo-Wilfried Tsonga laissait passer sa chance, se laissant aller à quelques absences qui lui coutèrent le set... Novak Djokovic hurlait de rage, serrait le poing et faisait preuve d'une détermination qu'on n'aurait pu soupçonner jusque-là. Tout le contraire du Manceau que l'on sentait abattu. La suite ne fut qu'un long supplice, à l'image du premier set. Incapable de déborder son adversaire, auteur de fautes directes surprenantes et ne profitant pas des quelques erreurs du Joker, Jo-Wilfried Tsonga sortit doucement de son match, laissant le numéro un mondial s'imposer d'un cinglant 6-1. Un dernier point qui mettait un point final à un combat de plus de quatre heures.
Jo-Wilfried Tsonga venait de passer tout près de l'exploit. Une déception légitime pour lui. Il aurait en effet pu l'emporter sur un Novak Djokovic loin d'être dominateur, mais qui aura su puiser dans ses ressources et faire le dos rond pour se défaire d'un Tsonga accrocheur, lequel n'aura pas su saisir sa chance au bon moment...
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