Russell Crowe sexiste ? L'interview qui fait polémique

À Hollywood, être une actrice de plus de 40 ans est une affaire compliquée : les producteurs ne choisissant que des jeunes comédiennes jeunes et sexy pour faire face à des héros bien plus matures sont monnaie courante. Tom Cruise (52 ans) face à Emily Blunt (31 ans) dans Edge of Tomorrow, ou encore Colin Firth (54 ans) et Emma Stone (26 ans) dans Magic in the Moonlight. Mais voilà que le Gladiator Russell Crowe arrive dans le débat avec ses gros sabots, clamant que les comédiennes de plus de 40 ans devraient cesser de vouloir des rôles d'ingénues de 20 ans.

Interrogé par le magazine féminin The Australian Women's Weekly, Russell Crowe s'attaque aux actrices plus mûres en déclarant qu'à 40, 45, 48 ans, elles veulent toujours jouer les jeunettes et "ne comprennent pas pourquoi elles ne jouent pas des femmes de 21 ans". Pour lui, le problème ne vient pas des scénarios ou des décideurs qui ne veulent pas de femmes de plus de 30 ans : tout est la faute des femmes qui essaient de jouer les jeunes filles en fleurs. Il cite même Meryl Streep et Helen Mirren, les rares actrices de plus de 60 ans parvenant à décrocher de bons rôles, comme exemples de femmes qui jouent des personnages de leur âge. Sauf qu'elles ont pris, à elles deux, tous les rôles et qu'elles sont les premières à admettre que l'industrie du cinéma est pauvres en rôles destinés aux comédiennes plus âgées.

Son argumentation surprenante se poursuit avec une anecdote difficile à croire : "J'ai entendu parler d'une comédienne qui, au moment de la négociation de son salaire, avait demandé à ce que le nombre d'enfants qu'elle devait avoir soit réduit. Vous y croyez ? Son personnage était une femme avec quatre enfants, et il y avait des raisons pour lesquelles elle devait avoir quatre enfants – principalement parce qu'elle vivait dans un environnement froid et qu'il n'y avait rien d'autre à faire que forniquer toute la journée. Arrête de parler et joue ton rôle !" Reste que dans le film qu'il a réalisé et dont il fait la promotion, La Promesse d'une vie, il a choisi pour partenaire féminine une comédienne plus jeune que lui, Olga Kurylenko, avec qui il a quinze ans d'écart.

Le site Junkee, et d'autres comme Jezebel, répond à la diatribe de Russell avec des faits grâce à une étude sur la diversité des sexes représentée dans le milieu du cinéma, montrant que sur les cent premiers films du box-office de l'année 2013, les femmes ne représentaient que 30% des rôles au cinéma et à la télévision. Toujours selon cette étude, le nombre de rôles de femmes matures s'est réduit au fil des années. L'article emploie ensuite des termes très crus pour mettre la lumière sur l'idée que plus une femme vieillit, moins elle devient "baisable", et donc moins elle est bankable pour les producteurs.

Russell Crowe va-t-il dire que ses propos ont mal été retranscrits, comme il l'avait fait après s'être énervé contre George Clooney en le traitant de "vendu" et de "pseudo-Frank Sinatra" ?