Sébastien Chabal : Sa petite étoile brille, lentement mais sûrement !

"Aujourd'hui, je retrouve mon métier sur les terrains. J'ai enfin eu le sentiment devant la commission d'appel qu'on écoutait ce que j'avais à dire. Le débat, présidé par ancien arbitre, a été digne. Chacun a dit ce qu'il avait à dire. C'est bien volontiers que je purgerai ma sanction, faite de travaux d'intérêt généraux. Moi qui répète à l'envie être un bon ouvrier du rugby, je vais pouvoir rendre à mon sport la notoriété qu'il m'a donné. Si cet épisode peut servir à ça, tout n'aura pas été mauvais."

Sébastien Chabal est soulagé, et son site Internet officiel, en berne durant ces dernières semaines de tourmente, s'est réveillé, en réaction au "petit miracle" qui a eu lieu, comme l'a qualifié L'Equipe : en appel, sa sanction de 60 jours de suspension (dont 30 avec sursis) a été ramenée moyennant des travaux d'intérêt général à dix jours (qu'il a déjà purgés), et le joueur, qui n'a jamais cessé de travailler à l'entraînement avec ses partenaires racingmen sur leur terrain de la Croix-de-Berny, pourra être aligné par l'entraîneur Pierre Berbizier face à Montpellier, pour la demi-finale explosive du Top 14 qui se jouera samedi à Marseille.

La bonne étoile brille...

Le plus célèbre des rugbymen français avait fait les frais des propos contenus par son autobiographie Ma petite étoile eu égard aux arbitres et à l'arbitrage : pour avoir donné son sentiment sur la nullité des arbitres de l'Hexagone et fait part de ses soupçons sur l'impartialité de certaines décisions, l'impact player du Racing Métro, en plus du tollé provoqué chez le corps arbitral, avait été mis à pied par son club, avait mis fin à sa collaboration avec le JDD (qui avait répercuté hors contexte lesdites allégations), et avait été convoqué devant la commission de la discipline de la Ligue nationale de rugby, qui lui avait infligé une lourde peine, 60 jours de suspension. Une sanction à double tranchant, puisqu'elle privait le club de Jacky Lorenzetti de sa "Cartouche" pour le sprint final du Top 14, le Racing Métro ayant accédé aux demi-finales du championnat. Chabal, lui, se déclarait - et on le sait sincère - sidéré par l'ampleur du scandale, et se défendait en expliquant que les - rares - propos sur l'arbitrage tenus dans son autobiographie n'étaient qu'une manière de permettre aux lecteurs et aux fans de mieux le connaître et le comprendre. Il ne s'attendait pas à une telle polémique...

Le joueur, qui avait exprimé des regrets mais pas d'excuses, s'était pourvu en appel et a obtenu gain de cause. Le président du Racing Jacky Lorenzetti aussi est soulagé, lui qui a précisé que lors de l'audition d'une heure, "Sébastien a largement reconnu son erreur, s'est excusé. Son avocat a également précisé le contexte" : "C'est en tout cas une très bonne nouvelle. La commission d'appel a été sage. C'est une victoire pour l'arbitrage. C'est une sage décision pour la Ligue, la Fédération, le club."

Le troisième-ligne international de 33 ans fera par ricochet le bonheur de minots du rugby, puisque, parmi ses travaux d'intérêt général, il devra au moins quatre rencontres de compétitions "moins de 17 ans" organisées par le Comité d'Ile de France, précisent L'Equipe et l'AFP.

La petite étoile... en berne

Reste à espérer que le sportif le plus apprécié des Français, qui aurait noué des contacts avec TF1 en vue de la prochaine Coupe du monde (pour laquelle il n'est pas retenu) lors de son récent passage dans le JT de 20 heures, profite de cette heureuse nouvelle pour, au terme d'une saison inconstante, briller sur le pré et aider les siens à accéder à la finale, qui se jouera le 6 juin.

Fait amusant, le scandale ne semble pas vraiment avoir dopé les ventes de l'autobiographie Ma Petite Etoile : hier, des investigations publiées par Le Parisien indiquaient que, "sur 19400 exemplaires facturés au point de vente, seuls 3 300 à 5 000 ouvrages" avaient trouvé preneur en trois semaines (19e rang du classement des ventes de Livres Hebdo sur la dernière semaine). "C'est bien exposé mais ça ne marche pas", témoignait un employé de l'enseigne Virgin, tandis que la maison Flammarion parle d'un "démarrage correct" et d'un rythme (1 500 par semaine) "régulier".