Sonia Rykiel, Serge Haroche, Hélène Waysbord-Loing, Yvette Roudy, Pierre Aidenbaum, Mustapha Bayadroun et Edouard Brezin décorés par François Hollande - Cérémonie de décoration au palais de l'Elysée à Paris, le 28 novembre 2013.© Abaca
Elle incarne une certaine idée de la Parisienne, sauvage mais chic, espiègle, libre. Sonia Rykiel, son noir, ses rayures, ses pulls, son éternel tricot habillent les femmes depuis plus de quarante ans, et la créatrice, comme un certain Jean Paul Gaultier, a su faire de chacun de ses défilés une fête où les mannequins sont invités à sourire... La Maison Rykiel, dirigée par sa fille Nathalie, écrit une nouvelle page de son histoire grâce à son directeur artistique, le Canadien Geraldo Da Conceicao, qui présentera sa troisième collection en mars pour le prêt-à-porter. Mardi soir à Paris, dans les salons de l'Élysée, la République rendait hommage à Sonia Rykiel.
Affaiblie par la maladie de Parkinson dont elle souffre depuis la fin des années 90, Sonia Rykiel a écouté l'hommage du président depuis un fauteuil, entourée de sa fille et sa petite-fille. François Hollande a salué Rykiel et ses multiples facettes, l'artiste, mais aussi la décoratrice, la romancière, l'illustratrice (elle vient d'illustrer le Dictionnaire universel des créatrices), celle qui a réussi "à mettre le tricot au service du féminisme alors que longtemps, ça avait été une preuve de l'aliénation". François Hollande a salué ses combats pour l'Unicef, Aides et Sidaction : "Vous avez donné du style à la justice et aujourd'hui, c'est la République qui avec son style particulier vous remet cette décoration, qui n'est pas une mode, mais qui est l'Ordre national du mérite." Sonia Rykiel s'est alors levée pour recevoir ses insignes de commandeur. Pour l'applaudir, plusieurs membres du gouvernement, mais aussi l'écrivain Régine Deforges et le comédien Michel Piccoli.
Ce 28 novembre, François Hollande décorait d'autres femmes au parcours aussi riche. Yvette Roudy, par exemple, qui fut la ministre des Droits de la femmes durant le premier mandat de François Mitterrand et qui avait signé le fameux "Manifeste des 343" pour la dépénalisation de l'avortement, est officier de la Légion d'honneur. Ou encore Hélène Waysbord-Loing, inspectrice générale honoraire de l'Éducation national et présidente de la Maison d'Izieu, le mémorial des enfants juifs exterminés, élevée au rang de commandeur de la Légion d'honneur.
Le président a également décoré Tony Fernandes (commandeur de la Légion d'honneur), PDG du groupe Air Asia, Pierre Aidenbaum (officier de la Légion d'honneur), maire du 3e arrondissement du Paris, le physicien Edouard Brézin (commandeur de la Légion d'honneur), et l'ingénieur Mustapha Bayadroun (chevalier de l'Ordre national du Mérite) qui conseille la ministre déléguée à la Francophonie, Yamina Benguigui. Co-lauréat avec l'Américain David Wineland du prix Nobel de physique en 212, Serge Haroche a reçu les insignes de Commandeur de la Légion d'honneur.
