Thierry Olive : Son père, ''une brute'' qui l'a beaucoup fait souffrir

Avec son sourire sincère et son naturel presque enfantin, Thierry Olive a séduit les téléspectateurs d'M6 lors de la septième saison de L'amour est dans le pré. L'agriculteur originaire de la Manche, devenu une star du petit écran, a sorti une autobiographie intitulée Je voulais juste être un petit peu heureux (Éditions Michel Lafon). Un ouvrage très humble qui témoigne du quotidien difficile des agriculteurs et des éleveurs, mais aussi de la vie de Thierry qu'il aurait certainement souhaitée plus rose. S'il a trouvé la bonheur avec Annie grâce à l'émission présentée par Karine Le Marchand - ils se sont mariés le 15 septembre 2012 -, Thierry Olive est revenu de loin. Marqué par une enfance dénuée d'amour et de liberté, la mort tragique et inattendue de son épouse et la responsabilité d'élever seule leur fille, le "gars de la Manche" s'est livré sans détour dans son livre dont voici quelques extraits particulièrement marquants.

Tout d'abord, Thierry Olive a passé son enfance à attendre d'être en âge de quitter le foyer familial. Deuxième enfant - mais premier fils - d'une fratrie de huit bambins, Thierry a travaillé dès son plus jeune âge dans les champs au côté de son père. Un homme dévoué aux champs qui a donné "bien des calottes, bien des coups de savate, et même de bâton" à ses enfants. À son propos, Thierry Olive écrit sans détour : "Je ne veux pas non plus édulcorer le tableau pour ménager un vieillard qui a vécu comme une brute et qui a fait souffrir beaucoup de gens autour de lui, à commencer par sa femme et ses enfant, dont moi."

Des jeunes années au ciel sombre donc, vite éclaircies lorsque Thierry Olive a pris son envol et a trouvé l'amour avec Nathalie. L'éleveur avait 20 ans et n'avait "jamais fréquenté de jeunes femmes sérieusement" lorsqu'il est tombé sous le charme de cette jolie aide-soignante "pas plus épaisse qu'un chevreau de huit jours". Une jolie histoire d'amour, simple, comme il en existe tant et de laquelle est née la petite Charlène.

Cette belle histoire aurait dû durer toujours mais a été tragiquement écourtée en 2006, lorsque Nathalie est décédée des suites d'une tumeur au cerveau. "Au début, Nathalie a eu mal à la tête. Certains jours, elle faisait avec : elle avalait un cachet et partait travailler quand même, comme si de rien n'était. [...] D'autres fois, ça cognait trop dur dans son crâne, alors elle s'enfermait dans le noir et on ne la voyait plus jusqu'au lendemain", raconte Thierry Olive comme si c'était hier. Mais les médecins n'ont pas su poser le diagnostic, laissant le couple dans la tourmente. Une chose que l'agriculteur a encore du mal à digérer : "Ils n'ont pas prononcé les mots 'incurable' ou 'mort'. Les docteurs, pourtant, ils ont l'instruction, ils ont appris. Je leur en veux un peu de nous avoir laissés comme ça. [...] À leur place aujourd'hui, je ne serais pas fier."

Thierry et Nathalie ont donc continué de se battre, en vain. "Nathalie a commenté la chimiothérapie. [...] Après neuf mois de traitement, elle allait mieux, mais il fallait continuer. Et finalement, six mois plus tard, les docteurs ont dit les mots. Elle était malade depuis presque deux ans. On arrêtait tout : il n'y avait plus rien à faire, sauf à rendre la fin de sa vie la moins douloureuse possible", se rappelle-t-il.

Après plusieurs années d'un quotidien où la vie n'a plus eu de saveur, Thierry Olive a retrouvé l'espoir et l'amour avec Annie, sa femme à qui il rend régulièrement hommage dans cet ouvrage. Sa sincérité, sa pudeur, et le fait qu'elle n'ait jamais tenté de remplacer Nathalie émeut particulièrement notre bon vivant.

Si Je voulais juste être un petit peu heureux est certes une autobiographie, mais ce livre permet aussi à Thierry de mettre les points sur les "i", notamment sur certaines choses qui ont été dites après son passage dans l'émission d'M6. S'il ne nie pas être un homme simple, le Normand ne tolère pas qu'on sous-entende qu'il a penchant pour la boisson. "J'ai le teint rouge parce que je passe ma vie au vent et au soleil, pas parce que je bois : je ne bois pas. [...] Bien sûr, lorsque je montre ma figure ronde et rougeaude à la télévision, je comprends que certains soient tentés de penser que j'ai levé le coude. Or, non seulement ils m'insultent, moi, mais il insultent aussi Annie", se défend-il.

Sensible et sincère, Thierry se livre donc sans détour dans son ouvrage qui s'avère être un beau et touchant témoignage.

Sarah Rahimipour