Victoires de la Musique 2013 : Images et détails d'une soirée un peu différente
Publié le 9 février 2013 à 07:00
Par Guillaume J.
C2C remporte le trophée du meilleur clip avec FUYA lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013. C2C remporte le trophée du meilleur clip avec FUYA lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Shaka Ponk remporte le trophée du meilleur spectacle lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Virginie Guilhaume et Laurent Ruquier présentent la cérémonie des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
C2C remporte le trophée de la Révélation scène de l'année lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Chrostpher Stills remet à sa mère, Véronique Sanson, une Victoire d'honneur lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Camille chante "Allez allez allez" lors de la cérémonie des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Emmanuel Moire et Sheila interprètent "Bang Bang" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Virginie Guilhaume et Laurent Ruquier présentent la cérémonie des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Lou Doillon remporte le trophée de l'artiste féminine de l'année lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Chrostpher Stills remet à sa mère, Véronique Sanson, une Victoire d'honneur lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
La Grande Sophie remporte le trophée du meilleur album de chansons lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Orelsan interprète "Le Chant des sirènes" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Enrico Macias et Khaled interprètent "L'Oriental" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
C2C en live avec "FUYA" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Hommage à Véronique Sanson lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Lou Doillon remporte le trophée de l'artiste féminine de l'année lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Laurent Ruquier présente la cérémonie des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Matthieu Chedid ouvre la cérémonie des Victoires de la Musique avec son Mojo, sur France 2 le 8 février 2013.
Véronique Sanson interprète "Amoureuse" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Tal interprète son tube "Le sen de la vie" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Matthieu Chedid ouvre la cérémonie des Victoires de la Musique avec son Mojo, sur France 2 le 8 février 2013.
Véronique Sanson célébrée par Jeanne Cherhal lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Matthieu Chedid ouvre la cérémonie des Victoires de la Musique avec son Mojo, sur France 2 le 8 février 2013.
Amadou et Mariam récompensés lors de la cérémonie des Victoires de la Musique pour l'album des musiques du monde, sur France 2 le 8 février 2013. Youssou N'Dour leur remet le trophée.
Véronique Sanson célébrée lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Véronique Sanson célébrée lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Hommage à Véronique Sanson lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Dominique A chante "Rendez-nous la lumière" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Lou Doillon interprète "I.C.U" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Véronique Sanson célébrée par Jeanne Cherhal et Alain Chamfort lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Véronique Sanson célébrée par Lara Fabian lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Véronique Sanson célébrée par Jeanne Cherhal lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Amadou et Mariam récompensés lors de la cérémonie des Victoires de la Musique pour l'album des musiques du monde, sur France 2 le 8 février 2013. Youssou N'Dour leur remet le trophée.
Matthieu Chedid ouvre la cérémonie des Victoires de la Musique avec son Mojo, sur France 2 le 8 février 2013.
Matthieu Chedid ouvre la cérémonie des Victoires de la Musique avec son Mojo, sur France 2 le 8 février 2013.
Tal interprète son tube "Le sen de la vie" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Lou Doillon interprète "I.C.U" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Lou Doillon interprète "I.C.U" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
La Grande Sophie interprète "Ne m'oublie pas" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
La Grande Sophie interprète "Ne m'oublie pas" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
La Grande Sophie interprète "Ne m'oublie pas" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Orelsan interprète "Le Chant des sirènes" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Skip The Use remporte le trophée du meilleur album rock lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Thomas Dutronc et Imelda May interprètent "Clint" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Thomas Dutronc et Imelda May lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
C2C remporte le trophée de la Révélation scène de l'année lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Véronique Sanson célébrée par Maurane lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
C2C remporte le trophée de la Révélation scène de l'année lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Lou Doillon interprète "I.C.U" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Thomas Dutronc et Imelda May interprètent "Clint" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Thomas Dutronc et Imelda May interprètent "Clint" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Tal interprète son tube "Le sen de la vie" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Lou Doillon remporte le trophée de l'artiste féminine de l'année lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
BB Brunes interprète "Coups et blessures" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
BB Brunes interprète "Coups et blessures" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
BB Brunes interprète "Coups et blessures" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
BB Brunes interprète "Coups et blessures" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Oxmo Puccino remporte le trophée de l'album des musiques urbaines lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Oxmo Puccino interprète "Pam Panam" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Oxmo Puccino interprète "Pam Panam" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Raphaël chante "Peut-être" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Raphaël chante "Peut-être" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Raphaël chante "Peut-être" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
C2C remporte le trophée du meilleur clip avec FUYA lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Sheila interprète "Bang Bang" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Emmanuel Moire et Sheila interprètent "Bang Bang" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Sheila et Enrico Macias reçoivent une Victoire d'honneur pour leurs 50 ans de carrière lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Shaka Ponk interprète "I'm Picky" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Shaka Ponk interprète "I'm Picky" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Shaka Ponk interprète "I'm Picky" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Orelsan interprète "Le Chant des sirènes" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Benjamin Biolay interprète "Profite" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Benjamin Biolay interprète "Profite" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
La Grande Sophie remporte le trophée du meilleur album de chansons lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
La Grande Sophie remporte le trophée du meilleur album de chansons lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Barbara Carlotti chante "L'amour, l'argent et le vent" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Barbara Carlotti chante "L'amour, l'argent et le vent" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Skip The Use chante "Cup Of Coffee" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Skip The Use chante "Cup Of Coffee" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Skip The Use remporte le trophée du meilleur album rock lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Dominique A chante "Rendez-nous la lumière" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Rover interprète "Aqualast" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Rover interprète "Aqualast" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Sexion d'Assaut lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Camille chante "Allez allez allez" lors de la cérémonie des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Lescop chante "La forêt" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Lescop chante "La forêt" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Marc Lavoine chante "Je descends du singe" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
Marc Lavoine chante "Je descends du singe" lors des Victoires de la Musique, sur France 2 le 8 février 2013.
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"J'ai un problème...", s'égosillait Laurent Ruquier ; "j'ai un problème aussi", lui répondait dramatiquement Virginie Guilhaume ; "il ne s'agit pas des défaites de la musique", assurait laborieusement le premier, "eh non ce sont les Victoires", renchérissait la seconde : fallait-il par avance craindre une partition hasardeuse et des fausses notes lors de la 28e cérémonie des Victoires de la Musique, organisée vendredi 8 février 2013 au Zénith de Paris ?

Pour peu qu'on daigne excuser le jeu de mots éculé et l'humour pompier de la bande-annonce proposée depuis quelques jours par France 2, les organisateurs et le tandem d'animateurs inédit des Victoires de la Musique 2013 ont en vérité rendu une copie honnête, proposant une soirée sans ambitions démesurées, mais à la programmation éclectique assumée. Une bonne dose de Mojo de M en mise en bouche, une transe de Camille en digestif, du C2C à foison, de jeunes rockeurs décomplexés, et même des transfuges des NRJ Music Awards (Tal, Sexion d'Assaut), un florilège Sanson ou une Sheila-Sinatra en plats de résistance : là où le millésime 2012, injustement et injustifiablement scindé en deux (révélations/artistes "confirmés"), s'était défaussé et avait renoncé à toute tentative de melting pot susceptible de donner une vue extensive du panorama musical français, ce cru 2013 a fait le pari de jouer le jeu cranement.

Son palmarès en témoigne : alors que la catégorie Musiques électroniques est traditionnellement traitée avec une relative indifférence, le "tetra pack" étonnant de C2C - quatre Victoires en autant de nominations pour le quatuor de talentueux DJs vissés derrière leurs platines - démontre à lui seul le déplacement du centre de gravité d'une cérémonie historiquement pompeuse, dont la fainéantise et l'apathie semblent s'être sédimentées dans... son générique, hélas inchangé lui - toujours cette musique ronflante qui cultive vaguement l'héritage de l'âge d'or des émissions de variété des années 1980-1990. Au-delà du triomphe populiste (dans un sens mélioratif, pas dans un sens M.Pokoriste) de C2C, les 28e Victoires de la Musique ont livré un verdict cohérent, équilibré entre nouvelle scène et artistes installés, quitte à se prononcer au détriment de certaines stars, mais au profit de la palette. Partant de là, il eut été indécent de ne pas assister à la consécration attendue de Lou Doillon (Interprète féminine), néophyte dans la chanson et pourtant créditée d'un des albums les plus exceptionnels de 2012, Places ; La Grande Sophie (Album de chansons) triomphe de longues années après ses deux précédentes victoires, avec un album unanimement considéré comme son plus abouti, La Place du Fantôme ; Oxmo Puccino (Album de Musiques urbaines) n'a plus rien à prouver dans l'univers du rap mais continue sa démonstration avec Roi sans carrosse ; Folila, d'Amadou et Mariam (Musiques du monde), a acquis son statut d'album d'anthologie de longue date ; Shaka Ponk a mérité sa Victoire (Révélation scène) à force de sueur et de folie ; Skip the Use (Album rock) incarne également cette génération tournée vers la générosité et le partage ; Dominique A (Interprète masculin) incarne l'exigence, la persévérance et la beauté ; Camille (Chanson originale) incarne le don de soi...

N'en déplaise au remarquable Serge Lama, qui épanchait ses aigreurs dans Le Parisien du jour après avoir refusé une Victoire d'honneur, si les Victoires sont toujours celles de la Musique, elles ont pris grand soin de mettre à l'honneur la Chanson, au sens noble. Dommage qu'il n'y ait pas cru : "C'est devenu une cérémonie très parisienne, une caste où certains ont la carte et d'autres pas (...) Ce qui me gêne depuis quelques années, c'est qu'on ne veut pas d'un entre-deux, à la fois populaire et de qualité, celui des Brel, Brassens, Ferré, Goldman, Cabrel, Bruel, Maé... Le public revient à la chanson et on s'obstine à imposer, comme en radio, quelque chose dont il ne veut pas", déclarait le chanteur septuagénaire. Malheureusement pour lui, la 28e édition des Victoires dément la plupart de ses "constatations". Dominique A, qui défend un album étourdissant de finitude (Vers les lueurs) et également interrogé par le quotidien francilien, réagissait : "Il faudrait quoi ? Ménager la chèvre et le chou, avoir une représentation catastrophique qui tournerait autour des mêmes depuis 20 ans ? Certes, des gens comme moi sont présents. Mais c'est juste la partie émergée de l'iceberg. Plein d'autres gens restent dans l'ombre, ignorés par la télé. Le problème, c'est qu'il y a des ponts coupés entre les attentes du public et les propositions artistiques."

Les Victoires ont-elles cette année cherché simplement à limiter la casse, après sept années à voir les audiences s'effondrer, passant de plus de 4 millions à moins de 3 ? Le camouflet infligé en 2012 par le télé-crochet star de TF1, The Voice, avait été difficile à encaisser, la cérémonie diffusée sur France 2 se traînant à un niveau historiquement bas avec 2,5 millions de téléspectateurs (12,6% de part d'audience) malgré ses grands effets d'annonce... Pour ne pas risquer la même débâcle, les organisateurs avaient décidé de programmer la cérémonie un vendredi... Pas de bol : à trop vouloir éviter The Voice, la soirée des Victoires de la Musique 2013 risquait de boire la tasse en s'alignant face à... Splash, nouveau jeu événement, pourtant pas de haute volée a priori. Alors, rebond ou gros bouillon pour les Victoires ?

Ce qui est certain, c'est que la soirée de référence des récompenses musicales françaises, certes encore trop longue et pas toujours équilibrée dans son organisation, a su mener sa barque sans tenir compte des éventuels vents contraires, avec deux capitaines de fortune, Laurent Ruquier et Virginie Guilhaume, qui ont maintenu le cap en toutes circonstances.

Le premier nous a évité l'humour vaseux régulièrement à l'oeuvre dans ses propres émissions pour procéder plutôt par petites touches comiques sans trop de danger, osant même l'autodérision - comme par exemple lors de son rapprochement entre le slam rituel de Frah de Shaka Ponk et le grand plongeon en cours simultanément sur TF1. Pas question de salir son habit, qu'il apprécie autant que son costume de clown, de découvreur de talents. Pas question non plus de se faire passer pour qui il n'est pas : à de nombreuses reprises, Laurent Ruquier concédera "je ne connais(sais) pas bien cet artiste, je commence à le connaître", "je ne les connais pas bien, mais ça sert à ça les Victoires". Oui, le président Vincent Frèrebeau l'avait martelé, tenant bon contre les détracteurs : il était désireux de montrer des artistes "qu'on voit peu à la télévision à 20h45". Virginie Guilhaume quant à elle, sémillante dans la droite ligne d'Alessandra Sublet l'an dernier, a montré une réconfortante résistance à la pression : on pouvait douter de sa capacité à pallier les aléas qui ne manqueraient pas de se produire au cours de cette soirée marathon, elle s'est faite forte de combler les multiples délais techniques qui ont émaillé le déroulement de l'événement. Avec, comme plus-value, une complémentarité et une complicité agréables avec Laurent Ruquier, qui aura trouvé son point culminant dans ce baiser sur la bouche malicieusement échangé après une réplique entendue de l'animateur : "La musique pour tous." Joli.


Déroulé de la 28e cérémonie des Victoires de la Musique

Pour cette nouvelle édition, le lieu n'a pas été choisi par hasard : place forte de concerts populaires et massifs, Laurent Ruquier promet précisément au Zénith de Paris une ambiance de concert, "celle de quand il n'y a pas de caméra et pas de remise de prix". Un défi alléchant, que semble prêt le premier intervenant de la soirée, comme un lion en cage à l'arrière-scène en attendant de pouvoir libérer son Mojo : Matthieu Chedid répand frénétiquement son énergie et sa libido contagieuses, chauffe ce public habitué à être bercé par les Victoires. Il s'interrompt en plein morceau : "Je vous trouve très gentils, mais pas très dansants. Vous allez me montrer ce que vous avez dans le ventre, maintenant on va danser et vous allez nous montrer comme vous êtes des gens très créatifs, très fous." Et de montrer l'exemple en reproduisant avec ses acolytes la chorégraphie marrante du clip de Mojo...

C'est la folie, là !

Après une première demi-salve de blagues de Laurent Ruquier, qui affronte une réaction molle d'un public qui n'est pas celui de On n'est pas couché, la distribution de lauriers commence par la catégorie Album de musiques du monde.

Auteurs au printemps 2012 d'un huitième album, Folila, riche de sens, de vie et d'instrumentations, Amadou et Mariam se voient décerner une Victoire méritée, aux dépens de Bumcello (Al), Salif Keïta (Talé) et Khaled (C'est la vie). Il s'agit de la seconde Victoire de la musique pour Amadou et Mariam, après celle obtenue en 2005 dans la catégorie "World" pour Dimanche à Bamako. Folila n'avait pas manqué de se faire remarquer de par, outre sa belle facture, ses invités : Bertrand Cantat, parmi plusieurs titres, y interprétait avec Amadou et Mariam l'intense Oh Amadou, Santigold participait à l'envoûtant Dougou Badia, les New-Yorkais de TV on the Radio étaient invités pour Wily Kataso, Jake Shears des Scissor Sisters chantait sur Metemya, Ebony Bones prenait part à C'est Pas Facile Pour Les Aigles, Theophilus London agitait Nebe Miri... Sur la scène des Victoires de la Musique 2013, Amadou et Mariam savourent la consécration avec Matthieu Chedid à la guitare pour une interprétation de Africa mon Afrique - sans Bertrand Cantat cette fois. Le public est mis à contribution avec des feuilles de couleurs, et des enfants de banlieue, qui ont partagé des concerts des Maliens stars, les accompagnent sur scène. Une belle célébration oecuménique ponctuée par l'arrivée de Youssou N'Dour pour remettre la Victoire, avec ces mots, vibrants : "Je suis fier que le Mali soit honoré ce soir. Ce soir, nous sommes tous Maliens, et je suis très heureux de remettre ce prix à Amadou et mariam, surtout en ce moment où le monde reconnaît cette source de la musique du monde : le Mali." Et Amadou et Mariam de réagir : "Nous voulons que l'Afrique change, qu'il y ait la transparence et la démocratie (...) Nous remercions beaucoup la france, les Français aiment beaucoup notre musique, et ça passe partout dans le monde. Merci beaucoup, on est très très contents."

Amoureuse, vaporeuse, bienheureuse : Véronique Sanson submergée...

Si Serge Lama a dédaigné cet honneur et a même jugé pour Salvatore Adamo qu'il méritait mieux que ça, Véronique Sanson n'a pas boudé sa Victoire d'honneur, célébrant les trente ans de l'album anthologique Amoureuse (1972). Un peu bancale et chaudement ovationnée, l'héroïne de ce moment s'installe au piano pour entamer Besoin de personne, mais ô surprise : Jeanne Cherhal, qui s'est joliment approprié l'album Amoureuse en 2012, débarque par derrière, avec une extrême douceur, pour s'installer à son côté et partager le morceau en duo. Suivront Alain Chamfort, pour Une Nuit sur son épaule très câline, Lara Fabian, qui s'envole vers Vancouver, et Maurane, qui fait de Ma Révérence la plus profonde. Véronique Sanson, après ce medley de grande classe, est comme hébétée de tant d'honneurs et d'être si bien entourée. "Il faut pas nous lâcher ensemble avec Maurane", prévient-elle ; ce à quoi l'intéressée rétorque : "Mais si, lâchons-nous, lâchons les chiens." Ce n'est pas fini... Car si les duettistes rivalisent de louanges et de fantaisies, une nouvelle surprise attend Véronique Sanson : son fils Chris Stills, né de ses amours avec le musicien américain Stephen Stills, s'est déplacé pour lui remettre sa Victoire d'honneur.

Le moment est vraiment émouvant, entre le fils qui peine à asseoir sa carrière de chanteur malgré un talent certain (la comédie musicale Cléopâtre n'était toutefois pas un choix très heureux) et la mère qui fugure au panthéon. En costume et bien coiffé, il la couvre de baisers. "Maman bravo, mais ça ne veut pas dire que c'est la fin de ta carrière, c'est que le début. Venant de deux pays, je suis content que la France te reconnaisse ainsi." "C'est pour ça que tu es si beau ?", s'émeut la maman avant d'adresser des remerciements effusifs.

Tous se réunissent autour du piano pour une coda au son de Amoureuse, interprétée religieusement et ponctuée par une standing ovation du public.

Tal...le look, cocotte

Nominée dans deux catégories (Album de musiques urbaines, Révélation du public), Tal, après les NRJ Music Awards, change de cible et vient proposer en live au piano son tube Le Sens de la Vie. Intro piano ballad, mélancolique, rouge à lèvres de pin-up, à la peine dans les graves... Après une minute dans le style chanteuse à voix, le profil rihannesque reprend le dessus (mais la justesse, pas vraiment) : la Révélation de l'année des NRJ Music Awards quitte son tabouret et apparaît dans toute la splendeur de sa tenue de cupcake doré sur jolies gambettes pour mettre un peu d'ambiance in da place, exhortant tout le monde à reprendre en choeur. En dépit de paroles à la portée de tous, les plans sur le public semblent démontrer qu'elle reste un peu seule... En matière de solitude, son final tout en vibes se pose là...

Rouge à lèvres tout aussi saignant, la voluptueuse Irlandaise Imelda May lui succède avec Thomas Dutronc, en lice dans la catégorie Tournée de l'année tandis que sa mère Françoise Hardy brigue deux Victoires (Interprète féminine, Album de chansons). Cette Bonnie à banane retro et ce Clyde à la nonchalance de brigand offrent un joli moment avec leur duo très cinématographique, Clint (Silence on tourne).

C2C en scène, le festival commence...

Dans la catégorie Révélation scène de l'année, il y avait largement de quoi dynamiter la 28e cérémonie des Victoires de la Musique.

Sans qu'aucun des quatre prétendants ne se soit produit encore au moment de la remise de cette Victoire, C2C a très tôt commencé sa moisson et s'est adjugé - succédant à Justice - la Victoire de la Révélation scène, qui lui semblait promise, n'en déplaise à l'énergie des Tarbais de Boulevard des airs, aux ambiances prenantes de Barbara Carlotti, à la voix pénétrante d'Irma. Le collectif de DJs nantais, seul leader des nominations (4), est encore présent dans trois autres catégories avec son premier album au succès imparable Tetr4 : Révélation du public, Album de musiques électroniques, Clip pour le monumental F-U-Y-A.

Peut-être est-ce pour cela que 20Syl, Greem, Atom et Pfel, après "un petit mot pour le 5e homme du groupe, Remi Paoli", ne s'éternisent pas au côté de Laurent Ruquier et d'une Virginie Guilhaume qui part un peu la fleur au fusil pour expliquer l'origine du nom C2C (Coup2Cross), clin d'oeil à une terminologie spécifique au turntablism... "Y a un leader ?", demande tout de même l'animateur vedette de France 2, nous rappelant un sketch fameux des Inconnus. Mais non, pas de fou rire façon Mano Verda Negra Bouch'Beat.

Plutôt qu'un tour de Down the road, c'est pour l'instant l'heure de Lou Doillon et son planant I See U, interprété avec un charisme synonyme de Victoire...

"Bless you, you deserve it, Loulou !"

Et en effet, la Victoire de l'interprète féminine n'échappe pas à Lou Doillon, récompensée après une savoureuse - comme toujours - performance de La Grande Sophie avec Ne m'oublie pas, single symptomatique de son album La Place du fantôme.

Arrivée à pas de velours dans le monde des chanteuses, acclamée avec un premier album, Places, d'une profondeur et d'une intensité inespérées, Lou Doillon poursuit son ascension fulgurante de la scène musicale : vendredi soir, la fille de Jane Birkin et Jacques Doillon, soeur de Charlotte, a soulevé, déjà, sa première Victoire de la Musique. "Oh c'est con c't histoire !", lâche avec une rafraîchissante spontanéité Lou Doillon, estomaquée par la surprise, et bien loin de jouer la comédie ! Préférée par les votants à la diva Céline Dion, l'intime Françoise Hardy et la sémillante Grande Sophie, la jeune chanteuse n'en revient pas : "Merci, merci, merci ! Oh la vache, c'est la première fois que j'ai un truc, ca compte comme le brevet le bac, le permis... Merci à Etienne Daho de m'avoir sortie de la cuisine (...)"

La séquence émotion ne s'arrête pas là puisque, en duplex de Monaco, Jane Birkin est là pour savourer le succès de sa fille chérie : "Mom I got it !" "Bless you, you deserve it. Tu le mérites tellement c'est génial. Bravo Loulou, de tout le monde ici", répond une Jane Birkin folle de joie. Et lorsque Laurent Ruquier lui demande si elle s'attendait à "ce style" pour le premier album de sa protégée, provoquant des mouvements de tête négatifs et des lèvres pincées chez Lou, Jane loue "un tel talent d'écrivain"...

Plutôt que le trait d'humour de l'animateur, qui demande à Jane Birkin si elle est exilée fiscale à Monaco, on retiendra enfin la sortie de Lou Doillon : "J'aimerais juste dire que ça, c'est pour Marlowe [son fils de 10 ans, fruit de son amour avec le musicien John Ulysses Mitchell, NDLR]."

Laurent Ruquier et les rappeurs de Paname

Les BB Brunes font un passage discret, avant d'attaquer la catégorie Musiques urbaines. "Ouaich La Fouine", lâche Laurent Ruquier, au grand étonnement de sa complice. Et de continuer : "C'est un code entre lui et moi. Que je chante une chanson de La Fouine ? Euh... Je sais pas ? Booba, Booba ?", ose-t-il, visiblement au courant de la rivalité tendue entre les deux rappeurs. Aucun des deux n'est toutefois en lice, et c'est Oxmo Puccino, trois ans après sa Victoire pour L'Arme de paix, qui triomphe.

"Y a pas de mots", se résoud à dire le rappeur-poète, lui qui en a tant et les manie toujours à si bon escient, récompensé par une seconde Victoire de la Musique glanée grâce à Roi sans carrosse, son album virtuose paru à la rentrée 2012. Dans une catégorie Musiques urbaines très hétéroclite où même la midinette Tal venait se frotter à Disiz (Extra-Lucide) et la Sexion d'Assaut (L'Apogée), le Black Jacques Brel - "ouais c'est pas mal", commente-t-il ce surnom qui le suit lorsque Virginie Guilhaume semble le découvrir - ne manque pas de remercier surtout son public, "pour toujours", et comme toujours. "Je vais prendre mon temps, ça fait longtemps que je l'attends ce moment...", avait déclaré Oxmo en 2010. Cette fois, c'est plus expéditif - il réclame d'ailleurs expressément le micro de Laurent Ruquier - mais il ne partira pas sans offrir en live un extrait parfait pour le Zénith : Pam-Pa-Nam.

Courage, FUYA !

Les intermèdes sont régulièrement marqués par les effets de relance sur le dispositif internet associé à la cérémonie : "Vous, vous tweetez comme un malade, vous aimez qu'on vous followe", balance Virginie Guilhaume à un Laurent Ruquier tout heureux de communiquer le nombre de ses followers.

Discrètement, de coquettes lunettes rondes sur le nez et un petit rictus doux aux lèvres, Raphaël le Super-Welter vient donner la chair de poule au public avec une superbe interprétation de Peut-être, un moment en suspens... jusqu'à ce que les quatre platines du bulldozer C2C reviennent pour rafler une deuxième Victoire, celle du Clip de l'année, attribuée pour le clip de F-U-Y-A, oeuvre de Francis Cutter. Tourné à l'abbaye de Fontevreau (Maine-et-Loire) et truffé de montages visuels bluffants, il a été préféré au Mojo (réal : Beryl Koltz) déjanté de M et sa chorégraphie loufoque, à l'atmosphère très particulière de My Lomo & Me (réal : Nicolas Houres) d'Olivia Ruiz, et au psychédélique Let's bang (real : Frah) de Shaka Ponk. 20Syl, Greem, Atom et Pfel sont évidemment très heureux de rafler une deuxième Victoire en deux catégories, mais c'est surtout Francis Cutter qui est sur son nuage, tellement déboussolé d'être devant les caméras et sous les projecteurs qu'il en vient même à remercier le maître de cérémonie Laurent Ruquier : "Merci à C2C de m'avoir intégré à cette dream team le temps d'un clip. Je réalise pas, ça fait très bizarre de se retrouver là, merci Laurent (rires) !"

Les noces d'or de... Sheila et Enrico Macias

Deuxième séquence hommage : Sheila et Enrico Macias sont les récipiendaires d'une Victoire d'honneur à l'occasion de leurs 50 ans de carrière. La reine des yéyés et du disco laisse les gondoles à venise pour se la jouer Nancy Sinatra en reprenant Bang Bang (My Baby Shot Me Down), un peu trop souriante, rejointe par Emmanuel Moire pour un duo pour le moins imprévisible. C'est également le cas de celui qui suit : Enrico Macias l'enfant de Constantine et Khaled l'Oranais chantent ensemble L'Oriental. Si Sheila va spontanément à l'essentiel au moment des remerciements, en adressant tout particulièrement à son producteur et manager depuis 30 ans, Laurent Ruquier jugera bon d'anticiper en intimant un "en bref, Enrico". Un moment cocasse suivi d'émotion lorsque le chanteur commence par remercier ceux qui sont partis : "Ce soir, c'est un grand moment pour moi, parce que la musique, c'est toute ma vie, le public, c'est toute ma vie. La musique, ca a été ma lampe d'Aladdin. je voudrais remercier ma femme Suzie, de là où elle est, Jacques Demarny, mon parolier, qui nous a quittés..."

Shaka Ponk, spéciale dédicace aux petits culs devant leur télé

Laurent Ruquier joue alors les maîtres-nageurs sauveteurs pour éviter que la soirée coule vers la tristesse, et n'hésite pas à éclabousser Splash, le programme concurrent diffusé simultanément sur TF1, pour annoncer Shaka Ponk et ses slams quasi-institutionnels (mais pas ce soir...). Frah et sa bande de joyeux singes démontrent sur la scène du Zénith ce qui a valu au groupe de récolter la Victoire de la Révélation scène. Que manquait-il encore à Shaka Ponk, sinon une Victoire de la Musique ? Après des années passées à électriser des foules comme personne et pourtant quasi-confidentiellement ; après une nomination en 2010 (Révélation scène de l'année) dans le sillage de l'album Bad Porn Movie Trax ; après une explosion fabuleuse avec The Geeks and the Jerkin' Socks, sur lequel un duo avec Bertrand Cantat (Palabra Mi Amor) a eu tôt fait d'attirer l'attention avant que My Name is Stain et Let's Bang (perdant dans la catégorie clip) déferlent, l'année marathon 2012 ne pouvait aboutir qu'à cette consécration attendue : la Victoire du concert/spectacle/tournée de l'année. Très raw comme toujours, l'incroyable zébulon n'a rien fait comme les autres au moment de savourer sa Victoire pour The Geeks Tour : "Ça, c'est un truc de dingue. Je vais faire très court parce que d'habitude on gagne jamais rien. D'habitude, les gagnants remercient des gens que les gens connaissent pas. Alors nous on va remercier les téléspectateurs, tous ces petits culs devant leur télé. Ils ont été un million à venir voir Shaka Ponk l'année dernière. Merci, vous avez fait six petits singes très heureux."

"J'ai le coeur qui bat très très très très fort"

L'éclectisme étant à l'honneur avec ces 28e Victoires, le changement de registre est total lorsque Benjamin Biolay fait son entrée pour une interprétation assez bouleversante de Profite. La beauté appelant la beauté, La Grande Sophie est ensuite appelée pour recevoir la Victoire de l'Album de chansons de l'année. Très assidue sur scène, très généreuse en émotions, La Grande Sophie a visiblement oublié l'effet que cela fait de recevoir une Victoire de la Musique. Neuf ans après avoir soulevé en 2004 pour la première fois le trophée le plus prestigieux de la scène musicale française, une Victoire pour l'Album Et si c'était moi, et huit ans après avoir enchaîné avec la Victoire 2005 de la Révélation Scène, la magnifique Sophie Huriaux, 43 ans et inchangée, a le souffle coupé.

Victoire 2013 de l'Album de chansons à la faveur de son dernier album vertigineux de sensibilité et de secrets, La Place du Fantôme, La Grande Sophie est si grande qu'elle a l'élégance d'être troublée d'avoir triomphé de Françoise Hardy, qui était en lice dans cette catégorie reine (de même que Benjamin Biolay et M) avec L'Amour fou : "Merci beaucoup. J'ai le coeur qui bat très très très très fort. Cet album, c'est beaucoup pour moi, c'est tout un moment de ma vie. C'est très impressionnant d'être nommée au côté de Françoise Hardy, que je salue et dont j'aime beaucoup l'album. Je voudrais... Je voudrais... Je voudrais vraiment remercier tous ceux qui m'ont soutenue depuis le début, tous ceux qui ne m'ont pas soutenue aussi... (rires) Toute l'équipe de Polydor. Mon tourneur, les musiciens, les techniciens. Je voudrais remercier également... (elle ne trouve pas ses mots) En tout cas je suis très heureuse. Merci beaucoup, merci infiniment, merci."

Le tableau violent et stressant offert sur Le Chant des sirènes par un Orelsan un peu grassouillet sous son peignoir de boxeur ouvert en grand, malmené, bastonné, cagoulé et traîné par terre, fait ressortir la palette des couleurs de la soirée. Le fossé est grand entre l'uppercut frontal du rappeur normand, l'étrange atmosphère instillée par Barbara Carlotti, et... les blagues inévitables de Laurent Ruquier, qui, un peu à la manière des Gérard, se plaît à inventer des Victoires fictives (pour Christophe Hondelatte, pour Laurence Ferrari lisant Babar...) et pour finir décide pour meubler un blanc d'embrasser sa partenaire d'animation sur la bouche : "La musique pour tous", revendique-t-il malicieusement avant de s'exécuter.

Un café, et ça repart. Putain.

Grosse, grosse montée d'adrénaline avec l'entrée en scène de Mat Bastard et Skip the Use, devenus des agitateurs stars en un rien de temps. Et ça se confirme : "Vous avez pas envie de vous lever putain ? Mettez vous debout allez", rugit Mat Bastard au bout de quelques mesures de Cup of Coffee. Résultat : un réchauffement climatique instantané, et la Victoire de l'Album rock dans la poche, aux dépens des BB Brunes, de Raphaël et de Lou Doillon. Et si le quintet nordiste paye sa tournée de bises en montant sur la scène du Zénith, pour le plus grand amusement de Laurent Ruquier et Virginie Guilhaume, la suite est rock jusqu'au bout des ongles, avec un discours de remerciement qui fera date : "Eh ben dis donc. Merci beaucoup. Ça nous touche beaucoup. C'est un truc de ouf, l'année dernière j'avais préparé un discours de ouf, on l'avait pas eue. Mais vous avez de la chance, je m'en souviens. On remercie nos femmes, nos parents, nos familles pour nous laisser vivre ça (...) Nos partenaires, Polydor (...) Ils nous ont laissé faire l'album qu'on voulait. Notre équipe de tournée, sans qui on n'est pas grand-chose (...) Manu Guillot et son pote Laurent, ils ont mis leurs couilles sur la table pour qu'on soit là, et c'était une grande table. La ville de Ronchin qui nous soutient depuis le début, depuis nos 14 ans. Il faut que toutes les villes fassent des choses comme ça pour les jeunes." Et de finir avec un gros clin d'oeil aux Girondins de Shaka Ponk, récompensés quelques minutes avant par la Victoire de la tournée de l'année : "Je partage cette Victoire, il me faudrait une scie circulaire pour la couper en deux, avec Shakaaaaa Ponk." "Passe le bonjour à Maurice Bénichou", lâchera encore l'intenable Mat à Laurent Ruquier en quittant la scène.

L'orage passé, l'esthétisme calme de Dominique A vient envelopper le public. Très chic lauréat de la Victoire de l'interprète masculin de l'année après 20 ans d'une carrière remarquable jalonnée d'une dizaine d'albums qui témoignent d'un travail en mouvement constant, Dominique A commence par inonder de lumière la cérémonie avec son interprétation du poignant Rendez-nous la lumière, avant de s'avouer "banalement très ému", "ébahi", "estomaqué". Un état de béatitude rapidement remplacé par un état d'inquiétude, adressant son "soutien moral aux employés de Virgin Megastore", dont certains manifestaient dehors et d'autres étaient présents dans la salle.

C2C revient ensuite pour faire un perfect, soulevant d'abord la Victoire de l'album de Musiques électroniques de l'année et jouant FUYA en live, avant de récupérer, à court de remerciements comme on s'en doute, la Victoire de la Révélation du public.

Allez, allez, allez, ça fait plus de trois heures que ça dure !

Le tetr4 pack historique réalisé sur place par les scratcheurs placides ne sera pas le clou du spectacle puisqu'il reste à connaître le verdict du public pour la Chanson de l'année. Après l'atypique Rover, avec sa voix de tête et ses accents de rock sur Aqualast, on verra un écran égrener, dans un passage obligé de la cérémonie, les noms des disparus, au son du mythique morceau Take Five, du pianiste américain Dave Brubeck récemment décédé. Puis, entre les passages des prétendants à la Chanson de l'année, la Sexion d'assaut et son Avant qu'elle ne parte assez difficile à écouter, Camille et ses folies corporelles pour Allez allez allez, Lescop et son toujours aussi captivant La Forêt, et enfin Marc Lavoine arrivé en dernière minute d'un concert pour interpréter Je descends du singe, on suivra un ultime hommage, ému et émouvant, àJean-Luc Delarue, qui fut l'un des animateurs des Victoires de la Musique. Des moments forts, des moments embarrassants, des moments drôles : un medley touchant...

Mais, après des menaces - heureusement pas mises à exécution - de Laurent Ruquier, prêt à chanter du Marie Laforêt tandis que La Forêt de Lescop se fait désirer, c'est finalement un vibrant cri de vie qui parachèvera cette soirée, avec la victoire finale de Camille, qui ajoute ce trophée aux deux récoltés en 2006. "Bon courage à vous tous pour vos projets, vos envies", clame-t-elle avec cette espèce d'insolence qui lui est propre. Parmi les envies du soir, sans doute, celle que les Victoires continuent à se régénérer.

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