Bernadette Chirac, c'est un sacerdoce, est sur tous les fronts : de 7 (et même avant) à 77 (et même après) ans. Si elle peut se féliciter du succès de son opération Pièces Jaunes, qui, grâce à la mobilisation de tous, a engrangé en 2009, avec une recette de 4,1 millions d'euros au profit des enfants malades, 100 000 euros de plus que l'an passé, l'ancienne première dame monte un autre de ses chevaux de bataille en cette rentrée.
La présidente de la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France (et de la Fondation Claude-Pompidou) entend ainsi améliorer le quotidien des seniors en milieu médical par le biais de l'opération "+ de vie". A l'occasion de cette initiative, qui lance un appel aux dons jusqu'au 31 octobre par chèque à la Fondation (13, rue Scipion, 75005 Paris) ou par Internet (www.plusdevie.fr), une campagne de sensibilisation poignante débute sur le service public, France Télévisions et Radio France relayant des messages tels que celui-ci : "A 82 ans, Paul attend. Il attend la distribution du courrier même si personne ne lui écrit. Il attend l'heure des repas même s'il n'a plus faim... Il attend l'heure du coucher en se disant qu'avec un peu de chance, il ne se réveillera pas."
Alors que Michel Drucker accordera à Mme Chirac une large tribune dans son émission sur France 3, lundi prochain à 20h35, celle-ci s'exprime dans les colonnes du Parisien paru aujourd'hui. A commencer par les deux axes de travail essentiels qui permettent de changer la vie des personnes âgées hospitalisées : le rapprochement des familles pour éviter l'isolement (avec l'installation dans les hôpitaux d'une salle de séjour avec coin cuisine et espace de jeux pour les enfants), et la lutte contre la douleur (pompes anti-douleur, matelas spéciaux...). Mais également des petits conforts tels que salons de coiffure et de beauté, jardins, etc. En 2008, les Français ont contribué à la réalisation de 403 projets, concrétisés grâce au 1,8 million d'euros récoltés (moitié moins que les Pièces Jaunes).
Un grand dîner est d'ailleurs organisé au profit de son association par Rachida Dati le 14 octobre via sa propre association citoyenne C'est à vous, l'Hôtel National de Invalides .
Très lucide, et par ailleurs reconnaissante aux bénévoles pour le temps qu'ils consacrent à accompagner les malades, Bernadette Chirac résume : "Les familles sont plus sensibles à la cause des enfants malades, car la souffrance du petit est intolérable. Souvent, la vieillesse nous renvoie une image de notre propre devenir qui parfois peut nous inquiéter. De plus, beaucoup pensent - à juste titre - qu'à l'hôpital les personnes âgées sont bien soignées, bien nourries et que cela suffit. Or, précisément, nous sommes là pour apporter le "plus", c'est-à-dire améliorer leur vie quotidienne à l'hôpital." Parole de mamie (son unique petit-fils est Martin, enfant de sa fille Claude et de Thierry Rey) active de 76 ans !
Tellement active que Le Parisien ne peut s'empêcher de la questionner sur ses vacances tropéziennes et sa soirée passée au... VIP Room de Jean-Roch, the place to be : "J'y suis allée avec des amis parce qu'Alexandre Arnault, qui est musicien, mixait ce soir-là. J'ai eu envie de voir ce que c'était. La techno, c'est très bruyant mais je n'ai pas regretté. Il y avait beaucoup d'ambiance, et c'était sympathique".
Et quand on lui fait remarquer qu'Edouard Balladur, ancien rival politique de son époux, présente Jacques Chirac comme la "vedette de Saint-Tropez" (et c'est tellement vrai), Bernie ne se prive pas de répondre : "Sans doute parce que lui ne l'est pas...". La femme de l'ancien président, à ce propos, ne manque pas de clairvoyance quant à la formidable popularité de son Jacques : "Au-delà des combats politiques, mon mari a toujours bénéficié d'un vrai coefficient de sympathie de la part des Françaises et des Français. Il est très nature, très chaleureux. Il a le dialogue facile. Il attire les gens, ils ont besoin de lui parler. Cela lui fait plaisir, et à moi aussi, de voir qu'on l'aime bien et qu'on ne l'a pas oublié." On ne risque d'ailleurs pas de l'oublier, puisque l'ancien président publiera très prochainement ses Mémoires, malgré le délai occasionné par une photographie de couverture non autorisée pour cause de... cigarette : "Mon mari s'est arrêté de fumer en 1988. Cette photo est donc très ancienne. Elle n'est même pas bonne. Il ya eu des millions de photos de lui. Il y a donc le choix. Et pour un homme de 76 ans, il est encore très photogénique, vous ne trouvez pas ?"
Passage obligé, l'entretien est ponctué par quelques mots sur celle qui lui succède à l'Elysée, Carla Bruni-Sarkozy. Comme à chaque fois qu'elle s'exprime sur la compagne de Nicolas Sarkozy, Bernadette Chirac n'économise pas les louanges. Attention, séquence Bisounours : "Je vois en effet Carla régulièrement. On se téléphone assez souvent. Nous avons dîné cet été au Cap Nègre, très agréablement. Je la trouve très belle, élégante, tout en étant très simple, sobre. C'est une vraie artiste. Elle est très gaie, amusante. Elle apporte beaucoup au président dans cette vie stressante. Et puis, elle n'a rien abdiqué de ses convictions ni de sa personnalité. C'est le signe d'une belle intelligence et d'un grand caractère."
G.J.









