Un long métrage indigne de passer au grand écran, c'est un nanar. Et un animateur qui passe au petit écran en dépit du bon sens, c'est le futur lauréat d'un (ou plusieurs) Gérard ! Précisément, la troisième édition des Gérard de la télévision, diffusée en direct sur la chaîne Paris Première, "récompensait" hier soir ceux du PAF qu'ils ont le plus dans le pif.
Force est de constater que le service public, avec les dix parpaings dorés (de dix kilos chacun) glanés malgré lui, va avoir de quoi se barricader contre une nouvelle attaque des Gérard l'an prochain. Le "Gérard de la chaîne qui a vraiment tout fait pour l'avoir, le Gérard" — ça, 'y a aucun doute possible ! — vient couronner les efforts de France Télévisions. Dix trophées sur seize, une belle performance qui doit beaucoup à l'effet Hondelatte !
Christophe Hondelatte va en effet pouvoir envisager une reconversion dans le BTP avec trois parpaings rien que pour lui : son Vendredi si ça me dit lui vaut d'être sacré dans les catégories improbables "Gérard de l'animateur qui faisait un carton à la radio mais qui fait ses cartons à la télé", "Gérard de l'animateur bien relou", et, évidemment, "Gérard de l'accident industriel, mais vraiment le gros crash, tu vois, avec un animateur arrivé en fanfare au mercato, puis qui fait sourdine à l'audimat, d'ailleurs, il n'y a plus cru lui-même dès le deuxième numéro, et tu te dis que le pilote devait être vraiment génial, parce que quand on pense au prix qu'elle a coûté, cette connerie, y a de quoi se la prendre et se la mordre".
Le transfuge foudroyé, avec l'award de la mauvaise foi en bandoulière, réussit même à devancer le champion maison William Leymergie et son insubmersible Télématin, auréolés du "Gérard du maboule" (pour l'animateur) et du "Gérard du chroniqueur qui lèche le plus les bottes de son animateur vedette, et quand on dit les bottes, c'est pour rester poli" (un prix collectif pour tous les chroniqueurs de William Leymergie).
Parmi les jolis insolites de cette troisième édition, on signalera le "Gérard de l'animateur(-trice) qui ressemble le plus à un jouet", attribué à Marie Colmant, "qui ressemble à une figurine de Véra de Scoubidou dans la Matinale", ou le "Gérard de la carrière qui ne décollera décidément jamais" pour Stéphane Blakowski et L'objet du scandale.
TF1 récolte quand son petit pavé, pour Confessions intimes ("Gérard de la France d'en bas").
Evidemment, les lauréats ne se sont pas empressés de venir récolter leurs palmes, à deux exceptions près : Valérie Payet est venue récupérer avec un an de retard son "Gérard de la Valérie" décerné en 2007, tandis qu'une autre Valérie, Valérie Damidot, a joué le jeu en venant en direct recevoir le "Gérard de l'animatrice la plus relou". Il faut saluer son 'courage' d'être venue
Sans doute pour satisfaire sa quête constante de matières premières : un parpaing qui sera du meilleur effet dans le salon de ses prochains clients de D&Co !
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Guillaume Joffroy









