Dropped, le choc des survivants : Candeloro raconte ''l'horreur absolue''...

"Pas elle..." A l'instar de Yannick Agnel, à court de mots pour tweeter son insondable douleur en apprenant la mort de sa complice niçoise Camille Muffat, 25 ans, qui figure parmi les dix victimes de l'accident aérien survenu en Argentine sur le tournage du jeu télévisé Dropped (TF1), le choc est total pour tous ; la tragédie, inconcevable.

Ce devait être l'aventure pour huit grands champions français, mais le défi de la survie a tourné au cauchemar mortel lorsque deux hélicoptères sont entrés en collision, le 9 mars 2015, pour des raisons qui demeurent encore à déterminer : dans l'accident, trois athlètes de premier plan, la navigatrice Florence Arthaud (57 ans), la nageuse Camille Muffat (25 ans) et le boxeur Alexis Vastine (28 ans), ont péri en même temps que Laurent Sbasnik, Lucie Mei-Dalby, Volodia Guinard, Brice Guilbert et Edouard Gilles, membres des équipes d'Adventure Line Productions (qui fournit également les émissions Koh Lanta et Fort Boyard), et Juan Carlos Eduardo et Roberto Carlos Abate, les deux pilotes argentins qui se trouvaient aux commandes des appareils. Les premières images (amateures) diffusées par les médias locaux sont terribles...

"Un accident entre deux hélicoptères dans la Quebrada del Yeso a provoqué la mort de dix personnes (...). Elles faisaient partie de la production de 'Dropped'", ont annoncé dans un communiqué les autorités de la province de La Rioja, dans le nord-ouest de l'Argentine, après l'accident survenu à 17 heures (heure locale) à Villa Castelli. "Apparemment, les deux hélicoptères [qui venaient tout juste de décoller d'un terrain de football, NDLR] se sont heurtés en plein tournage. Il n'y a pas de survivant. On ne sait pas à quoi est due la collision, les conditions climatiques étaient bonnes", a précisé à l'AFP un représentant local, Horacio Alarcon.

Confié par TF1 au sympathique Monsieur Météo Louis Bodin, le jeu Dropped devait rassembler huit sportifs lâchés en pleine nature avec pour mission de regagner la civilisation par leurs propres moyens. Le tournage avait débuté fin février à Ushuaïa, pointe sud du continent américain, en Patagonie argentine, d'où la championne olympique niçoise avait d'ailleurs posté sur Facebook une image, prête pour le défi et promettant, d'un "à bientôt", de revenir... Elle passait là-bas "l'une des plus belles semaines de sa vie", a confié Sophie Kamoun, l'agent et amie de Camille Muffat, à BFMTV. Les sportifs avaient été embarqués à bord d'un hélicoptère, les yeux bandés, sans savoir où ils allaient atterrir, avant d'être largués dans la nature avec juste une réserve d'eau - et une balise GPS par sécurité, avait expliqué la production au Figaro. Plusieurs destinations successives étaient au menu des champions. Outre Florence Arthaud, 57 ans, Camille Muffat, 25 ans, et Alexis Vastine, 28 ans, le nageur Alain Bernard, la cycliste Jeannie Longo, le footballeur Sylvain Wiltord, la snowboardeuse Anne-Flore Marxer et le patineur Philippe Candeloro, tous miraculés, faisaient également partie des compétiteurs du défi d'Adventure Line Productions. Pour eux plus que tout autre, rescapés seulement parce qu'ils devaient embarquer dans les hélicoptères suivants avant d'être largués, la tragédie, à laquelle ils ont assisté impuissants, est effroyable...

Tandis que les réactions se multiplient dans l'émotion et l'incrédulité générales, du chef de l'Etat François Hollande aux personnalités du monde du sport (Teddy Riner, Nicolas Batum, Yohan Diniz...), certains des survivants ont fait savoir qu'ils étaient sains et saufs. BFM TV a appris de l'entourage d'Alain Bernard que le champion olympique a survécu, tout comme l'animateur Louis Bodin.

L'ancien footballeur Sylvain Wiltord s'est quant à lui exprimé sur Twitter, totalement choqué, "horrifié", signalant qu'il se trouvait à Paris au moment du drame.

Alors que fin février, il partageait avec un enthousiasme débordant une photo sur Instagram avant le départ pour l'aventure...

Sylvain Wiltord doit son salut à son élimination, comme on l'a appris ce matin dans Le Grand Direct des médias de Jean-Marc Morandini, sur Europe 1, ayant été évincé d'une des deux équipes de quatre sportifs constituées pour le jeu.

Alain Bernard a lui aussi pu rassurer les siens. Dans son cas aussi, sa survie tient au facteur chance. Le champion olympique du 100m en natation a envoyé un SMS tard dans la nuit à son ami et conseiller Robert Leroux, rapporte Le Parisien : "C'est bon, je suis vivant", a-t-il écrit, racontant qu'il aurait dû se trouver à bord de l'un des hélicoptères impliqués et qu'il a finalement embarqué à bord d'un autre appareil. Il faisait partie du deuxième largage

Du côté de Philippe Candeloro, qui avait publié sur les réseaux sociaux, avec son enthousiasme naturel, deux photos de groupe avec ses partenaires d'aventure, c'est son agent Alain Leglond qui s'est exprimé. Sur la page Facebook de son protégé, il a fait savoir : "Je vous confirme que dans cette terrible tragédie Philippe Candeloro est extrêmement choqué mais sain et sauf...je l'ai eu rapidement après ce drame monstrueux qui a vu la mort de 10 personnes, L'horreur absolue;"

"Il m'a dit qu'il était à 500 mètres. Ils avaient les yeux bandés. Ensuite, ils ont couru vers l'accident"

Mais surtout, interrogé par Europe 1, Alain Leglond a rapporté le récit des événements que lui a fait Philippe Candeloro, qui "ne comprend pas pourquoi eux et pas lui" : "Je l'ai eu très peu de temps après la tragédie, relate l'agent. Il m'a dit que quelque chose de très grave était arrivé. Il était essoufflé, tremblant (...) Eux, ils attendaient leur rotation. C'est-à-dire qu'ils étaient les suivants. Il sanglotait, il était vraiment très choqué (...) Il m'a dit que deux hélicoptères de l'émission se sont téléscopés. Il m'a dit qu'il était à 500 mètres. Ils avaient les yeux bandés et ont d'abord entendu un bruit énorme. Ensuite, ils ont couru vers l'accident, les hélicos en flammes. Ils n'ont rien pu faire : l'horreur absolue." Lui-même très ému, le représentant du patineur souligne également la bonne ambiance qui régnait au sein de cette "bande très sympa" : "Cela faisait dix jours qu'ils étaient ensemble presque 24 heures sur 24, sauf quand ils faisaient le jeu en équipe et qu'ils étaient, de fait, séparés", explique l'agent du patineur. "Il m'a dit que c'était vraiment une bande très sympa et qu'il était très bien tombé."