Il est l'homme de l'ombre mais cela ne l'empêche pas de leur apporter énormément... Musicien, arrangeur mais aussi réalisateur, voilà toutes les étiquettes derrière lesquelles se cache un seul homme. Et cet homme, c'est Yvan Cassar ! Ce mois-ci celui qui a travaillé avec les plus grands noms de la musique, de Claude Nougaro à Johnny Hallyday en passant par Mylène Farmer et Florent Pagny, se dévoile sans langue de bois lors d'une interview au magazine Platine.
Il se souvient d'abord de ses débuts avec Lynda Lemay mais aussi de Nougaro qui a été le premier artiste connu à lui tendre la main. Ancien élève du Conservatoire National de Paris, Yvan Cassar est avant tout un arrangeur. Musicien complet et talentueux, avec une mélodie, il est capable de tout. Il connaît toutes les techniques d'instrumentation sur le bout des doigts. A la question "Etes-vous frustré de ne pas composer ?", Yvan répond simplement : "Non, il y a un temps pour tout", et précise qu'il n'a pas de problème d'égo lié au fait qu'il ne compose pas les chansons mais les arrange "seulement".
Mais lorsqu'il se met à composer, Yvan est un professionnel du... grand écart artistique ! De Nougaro à Grégory Lemarchal, c'est un véritable caméléon. Pas touché par les critiques de part et d'autre, pour lui c'est simple : "on est tous le ringard de quelqu'un". Comme ça, ça... c'est dit !
S'il qualifie les comédies musicales françaises de "fausses comédies musicales", cela ne l'a pas empêché de bosser sur Cléopâtre au côté de Kamel Ouali, qu'il "aime beaucoup".
Alors qu'il a déjà tenté l'expérience dans Loulou Graffiti ou encore Les Visiteurs, le musicien ne cache pas son envie de refaire de la musique de film. Son passage par la Star Ac' - il a été juré dans l'édition 7 en 2007/2008 -, il n'en garde que des souvenirs agréables : "Si travailler à la télévision, c'est ça, c'est un beau métier...". Il affirme même que cette expérience audiovisuelle lui a permis de vaincre petit à petit sa timidité.
Musicien multi-facettes, Yvan s'est aussi introduit dans le monde de la pub. On lui doit notamment "Où sont les femmes" pour Castorama en 2007 mais aussi pas mal des pubs nées de la collaboration entre Johnny Hallyday et Optic 2000. En effet, il se plaît vraiment à travailler avec Business, une agence de pub qu'il qualifie "d'incroyable avec des gens extrèmement sympathiques". Malheureusement cette activité le fatigue énormément.
Mais, en ce moment, Yvan est très occupé avec ses affaires... personnelles. Il s'apprête en effet à sortir son propre album - signé chez Decca/Universal - qui s'intitulera "A l'encre de Chine" et regroupera une quinzaine de titres de 4 à 5 minutes.
Lors de cette interview, il revient sur des artistes qu'ils l'ont profondément touché par leurs qualités personnelles. Tout d'abord, Johnny par son "espèce de capacité inouïe à s'abandonner aux sentiments" et pour sa puissance hors norme. Et puis Mylène pour sa grâce, son émotion mais aussi parce qu'elle ne fait jamais de play-back "Cela fait quatre spectacles que je fais avec elle et on ne fait jamais de play-back". Mais l'artiste qui l'a le plus bouleversé reste encore... Gregory Lemarchal.
C'est sur le plateau de la Star Ac' 4 qu'Yvan le repère. Lorsque Grégory chante SOS d'un terrien en détresse, il est bouleversé. En 2005, il réalise pour lui son tout premier album, Je deviens moi. Le premier single qui en est extrait connaît un formidable succès : Écris l'histoire se vend à plus de 300 000 exemplaires. Son album, lui, s'écoule à 200 000 exemplaires. Un travail de longue haleine et très émouvant. Gregory étant très malade, le travail ne fut pas facile : "Il faut bien le dire, l'aventure a été compliquée. Il a fallu faire un album en trois mois avec un garçon malade. Ce qui était sidérant, c'était sa voix et sa gentillesse. Les séances de voix étaient très impressionnantes car il ne se plaignait jamais, mais, quand il devait s'arrêter pour tousser, ce n'était pas pareil que quelqu'un qu'on entend tousser habituellement. Ça venait de loin et c'était très fort", se souvient-il. Selon Yvan, Gregory - disparu il y a maintenant presque 3 ans - ne se plaignait jamais. "Sa maladie lui avait appris à relativiser certaines choses", dit-il. "De le voir aussi mal et de ne le laisser jamais transparaître une fois la crise passée imposait vraiment le respect. J'ai eu beaucoup d'affection pour lui. Beaucoup." Quant aux parents du jeune artiste : "ce sont des gens formidables, très humains...". Des souvenirs qu'il partage alors qu'un album de Grégory Lemarchal, enregistré peu avant sa mort, et composé de titres inédits dont le premier single Je rêve, sera commercialisé le 9 novembre.
Yvan Cassar, un musicien mystérieux, multi-facettes et... touchant !
Chloé Breen









