Plus d'un an après l'explosion de l'affaire romantico-présidentielle, L'Express a décidé de porter Julie Gayet en couverture de son édition du 13 mai. L'actrice discrète et productrice engagée, habituée du Festival de Cannes qui se tient en ce moment-même, se retrouve décryptée dans un dossier très riche, mais, contrairement à ce qu'on aurait pu imaginer, loin d'être à charge. Celle par qui le scandale est arrivé est décrite comme une femme "normale" - écho parfait au président "normal", qui tente de poursuivre son bonhomme de chemin. Extraits.
Séparer leurs vies professionnelles
"À l'Élysée, Julie Gayet ne jouera pas la maîtresse de maison. Ombre fugace, elle accède au palais par les grilles du jardin, jamais par la porte principale", lit-on dans L'Express. Un collaborateur explique qu'on "ne la voit pas, on ne l'entend pas, on n'en parle pas au chef de l'État". Elle a un peu redécoré les appartements privés, mais uniquement en puisant dans les réserves du Mobilier national - ce que conteste le service de communication de l'Élysée, du reste - et en veillant à ne pas entraîner de dépenses. Pas de scandale à prévoir sur des dépenses pharaoniques à la Mathieu Gallet, dans ces conditions ? Ce serait en effet fort dommageable au président.
François Hollande ne veut pas officialiser avec Julie Gayet, c'est en tout cas ce qu'on lit dans L'Express. Marqué par sa rupture ultramédiatique avec Valérie Trierweiler, suivie de la publication d'un livre en forme de vengeance, Merci pour ce moment, et de multiples attaques, l'homme politique a décidé de rester "célibataire" le temps de son mandat : "François Hollande ne supporte pas que l'on parle de première dame à propos de Julie Gayet. Cela le met littéralement hors de lui. C'est une discussion taboue", raconte un artiste. Peut-on complètement distinguer le président de l'élue de son coeur ? François Hollande le veut et essaie tant bien que mal désormais de maîtriser sa vie privée, bien que des paparazzades fassent régulièrement surface ici et là. Quant à s'afficher durant des soirées, ils ne s'en privent pas mais exclusivement lors de fêtes privées, comme les 60 ans de Julien Dray en mars dernier.
Julie Gayet n'est pas le pendant glamour et tendre d'un président de la République, la fonction de première dame, déjà si floue, n'est plus. Mais de quoi parlent donc François Hollande et sa dulcinée si ce n'est pas de politique ? De cinéma, avance L'Express, car, qu'on se le dise, l'homme d'État est un cinéphile.
"Il est bien plus difficile de lui dire non que par le passé"
Ce que souhaite manifestement Julie Gayet, c'est s'épanouir en tant que productrice. L'Express la décrit comme une femme d'affaires très active, spécialisée dans le cinéma d'auteur avec sa société Rouge international et qui n'hésite pas à frapper à toutes les portes. Elle côtoie Salma Hayek, qui n'est autre que l'épouse de François-Henri Pinault, dont le père, François, est un ami de la famille. Son père lui-même est un homme d'influence. Brice Gayet est un grand chirurgien, ancien conseiller ministériel des cabinets de Bernard Kouchner et Claude Evin. Il deviendra aussi ami avec un brillant interne, nommé Jérôme Cahuzac... Ces liens, entre sa famille et son compagnon président la rendent forcément plus influente : "Il est bien plus difficile de lui dire non que par le passé", avoue un argentier du cinéma. D'ailleurs, le titre du film qu'elle tourne sous la direction de Pascal Elbé, Merci pour votre collaboration, a été changé en Je compte sur vous sur sa demande. D'après L'Express, Julie Gayet, qui n'avait guère apprécié la référence involontaire au best-seller de Valérie Trierweiler, a obtenu de faire changer les choses...
Mais son réseau, Julie Gayet l'utilise pour défendre des projets auxquels elle tient, pas pour s'attirer la lumière des projecteurs. Ainsi, sa carrière d'actrice est-elle en dents de scie. Capable d'être nommée pour le César du meilleur second rôle dans Quai d'Orsay, elle est loin d'être bankable pour autant. D'ailleurs, nombreux sont ceux qui, au commencement du scandale, se sont demandé dans quels films la fameuse Julie Gayet avait bien pu jouer... Une discrétion bien utile pour s'échapper et se concentrer sur des films ambitieux et/ou confidentiels.
Retrouvez l'intégralité du dossier dans L'Express du 13 mai 2015