
C'est le pavé dans la mare, le caillou dans la chaussure de TF1 ! Un livre révélation* - à paraître jeudi 10 janvier - égratigne les présentateurs phares des JT de la Une (PPDA, Claire Chazal et Jean-Pierre Pernaut), dénonce l'ambiance de travail épouvantable qui règne dans la tour de verre du Quai du Point du Jour et met au jour, comme s'il en était vraiment besoin, les relations entre TF1 et Sarkozy...
Cet ouvrage dérangeant n'est pas le fruit de l'imagination débordante d'un écrivain, mais l'œuvre de cinq journalistes (toujours en exercice) à la rédaction des JT de TF1. Publié sous couvert d'anonymat (on comprend pourquoi), ce livre nous conduit dans les coulisses peu reluisantes du 13h et du 20h.
Principale cible des auteurs : Patrick Poivre d'Arvor. Décrit comme un personnage exécrable aux colères « destructrices, blessantes », il plongerait les conférences de rédaction dans une atmosphère détestable. L'homme, peu expansif, arriverait souvent en retard, saluerait rarement ses collaborateurs et leur manifesterait une certaine indifférence.
Autre fer de lance de l'ouvrage : dénoncer la complaisance, et le dévouement, de la Une à l'égard de Nicolas Sarkozy. Les auteurs racontent qu'au soir de l'élection du président de la République, dans la rédaction, le champagne coule à flots. Dès 18h30, avant même l'annonce officielle des résultats, « on ne fête pas la fin d'une campagne électorale, on fête bien l'élection de Nicolas. Sans ambiguïté ni gêne aucune. » Car chez TF1, on l'aura compris, on est de droite... ou on n'est pas. Laurence Ferrari a fait les frais de sa pugnacité d'intervieweuse. Son face à face avec Nicolas Sarkozy, alors simple Ministre de l'intérieur, n'a t-il pas pesé dans la détérioration de ses rapports avec la chaîne ?
Actuellement, la quasi-totalité des animateurs de JT sont de droite. Ils ne s'en cachent pas, ou mal. Les rares exceptions, pas assez médiatisées pour avoir du poids, se font une raison. Idem chez les dirigeants. Noyés dans la masse, cantonnés aux secteurs non-relatifs à l'information, ils préfèrent se faire discrets. Le militantisme ne paye pas les factures.
Et que dire des conditions de travail à l'info ? L'éditeur du livre résume au Parisien : « Il n'existe pas de contre-pouvoir et les gens ont le sentiment de vivre en permanence sous l'œil de Big Brother. » Ce livre n'arrangera pas les choses. Après la paranoïa et la suspicion ambiante, c'est une vraie chasse aux sorcières qui risque de s'engager dans les couloirs de la Une.
*Madame, Monsieur, Bonsoir... Les dessous du premier JT de France, aux éditions du Panama. 168 pages, 15€.









