Pour bien des fans, des amateurs de tubes comme L'Autre finistère, Un Homme extraordinaire, Un monde parfait ou encore Colore aux goûteurs de pépites moins célèbres telles que Je Vais à Bang-Bang, Le Paravent, Lune de lait, La Peau du grizzly, Franges en bataille, Les Cailloux ou Petite flamme parmi tant d'autres, la séparation des Innocents Jipé Nataf et Jean-Christophe Urbain, en 2000, s'était ensuivie d'une cruelle dépression post-partum.
La bonne nouvelle du jour : "Cette fois, c'est parti, Les Innocents se reforment", apprend-on dans le quotidien Le Parisien mardi 8 janvier 2013. Dans l'air depuis plusieurs mois, la renaissance du groupe par son noyau dur est officiellement actée par le binôme d'anthologie, non sans enthousiasme ni sans belles promesses : "C'est magique comme jamais. Nous avons déjà six chansons et l'album est sur les rails [pour fin 2013, NDLR]", s'est réjoui ce week-end Jipé Nataf, 50 ans, auprès du journaliste du Parisien Emmanuel Marolle. Une magie de bon augure alors que la rupture des deux compères, à l'époque, avait été un peu amère... Le journal francilien précise que le duo devrait se produire en concert avant l'été. Histoire de rôder de nouvelles compositions à deux voix qui ne manquent pas d'intéresser le milieu : "Nous n'avons rien enregistré pour l'instant, et nous jouons nos chansons en live aux directeurs artistiques intéressés qui viennent nous voir", explique Jean-Christophe Urbain, 53 ans le 13 février prochain.
30 ans après le début de leur aventure, couronnée par trois Victoires de la Musique du meilleur groupe (1994, 1996, 1997), Les Innocents arrivent les mains pleines de nouvelles chansons pour un cinquième album qu'on est en droit d'espérer au moins aussi griffé et captivant que ses prédécesseurs - Cent mètres au paradis (1989), Fous à lier (1992), Post-Partum (1995) et Les Innocents (1999).
Dans l'intervalle, Jean-Christophe Urbain a eu l'occasion de collaborer notamment avec Nolwenn Leroy, tandis que Jean-Philippe Nataf, en plus de deux albums solo toujours marqués du sceau de l'élégance (Plus de sucre, en 2004, et Clair, en 2009), a multiplié les expériences, aux côtés par exemple de Jeanne Cherhal pour le groupe Red Legs ou d'Olivier Libaux pour la pièce musicale Imbécile, intervenant entre autres sur les albums hommages à Dick Annegarn (Le grand dîner) et Boris Vian (On n'est pas là pour se faire engueuler), et composant pour Hubert-Félix Thiéfaine (Scandale mélancolique) ou Eddy Mitchell (Jambalaya).