Plus de deux ans et demi après le drame et à l'issue d'une semaine de procès à huis clos, c'est vendredi 6 septembre qu'a été rendu le verdict sur l'assassinat de l'ancien journaliste politique du Parisien Bernard Mazières, devant la cour d'assises des mineurs de Paris. Retrouvé assassiné à son domicile en décembre 2010, les soupçons s'étaient rapidement portés sur son fils Lucas (17 ans à l'époque) et un complice, Dany M. (25 ans alors).
Rappel des faits : 24 décembre 2010, Bernard Mazières est retrouvé inanimé dans la chambre de son fils, à son domicile parisien, par la femme de ménage. Une autopsie effectuée le lendemain du drame établit que Bernard Mazières est décédé des suites d'un "fracas crânien par un objet contondant" et qu'il a été poignardé à la gorge.
C'est après la garde à vue de son fils que ce dernier a révélé aux enquêteurs, le 29 décembre, qu'il a chargé une connaissance de voler la carte bleue de son père avant de reconnaître qu'il a également acheté un marteau avec son complice dans le but de tuer son père, avec lequel il n'entretenait pas de bons rapports. Le soir du drame, Lucas - alors absent - a laissé son complice s'introduire dans l'appartement familial, prétextant au téléphone que ce dernier venait récupérer des affaires, afin qu'il commette son forfait.
A l'issue de cette semaine de procès, le verdict est tombé. Dany M. a été condamné à 20 années de réclusion tandis que le fils du journaliste a quant à lui écopé de 13 années de prison, pour complicité. Visiblement satisfaits par la durée de ces peines, les avocats des deux jeunes hommes ont laissé entendre qu'ils ne feraient pas appel, estimant que cette épreuve judiciaire avait "permis à la parole de se libérer". Me Grégoire Lafarge, avocat de Lucas, a également indiqué à propos de cette condamnation pour complicité : "C'est une grande satisfaction, ça veut dire qu'il n'a pas tué (...) Ce verdict doit servir de base à une reconstruction."