Mais que se passe-t-il au CSA ? Depuis plusieurs semaines, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel est cité dans diverses discordes et pas toujours en tant qu'arbitre (ce qui est pourtant son rôle). Le PAF serait-il en train de s'embraser ?
La dernière brouille télévisuelle nous est rapportée par Emmanuel Berretta du site Lepoint.fr : il est raconté que les rapports sont actuellement houleux entre Rachid Arhab (membre du CSA) et Patrice Duhamel, DG de France Télévisions.
Comme très souvent, cette nouvelle explosion a démarré par un feu de paille : Rachid Arhab a convoqué Duhamel afin que celui-ci s'explique en session plénière sur la "bourde" du JT de France 2. L'erreur en question concerne le journal télévisé en date du 1er octobre dernier, quand il fut annoncé dans un reportage que le petit Enis (enfant enlevé et violé en 2007) avait été tué. Or, l'enfant aujourd'hui âgé de 7 ans (le coupable Francis Evard a été condamné à 30 ans de prison, il y a deux mois) est bien vivant. La rédaction s'était, vraisemblablement, un peu mélangé les pinceaux en affirmant une telle chose sur un fait vieux de deux ans... Mais un rectificatif avait été rapidement prononcé, au cours du même journal, la "boulette" devenant ainsi anecdotique.
Rachid Arhab, accusé de ne pas pouvoir être impartial sur des décisions concernant France Télévisions en raison de son attachement au groupe malgré son poste au CSA, est visiblement dans l'optique de prouver sa bonne foi et son intégrité à son poste. C'est probablement pourquoi... le journaliste aurait désormais France Télévisions dans son collimateur : devant la lenteur de Duhamel à répondre à sa convocation, Arhab s'est agacé et le ton est monté au point que Michel Boyon, président du CSA, a du intervenir pour calmer le jeu entre les deux hommes.
Ça devient du "grand n'importe quoi" car quelque part, avec son contrat qui reste "pendant" sur la télévision publique, Duhamel est l'ancien patron d'Arhab... et son patron en devenir ! Il faudrait vraiment que les liens entre eux soient définitivement rompus pour éviter une dérive, d'un côté comme de l'autre !
Mais ce malaise très palpable entre Rachid Arhab et Patrice Duhamel n'est que l'arbre qui cache la forêt puisqu'à en croire lepoint.fr, c'est un problème plus profond qui gangrène la relation entre France Télévisions et le CSA. D'un côté, l'institution de l'Etat veut surveiller de près le groupe de télévisions, quitte à être particulièrement tatillon sur des broutilles ; de l'autre FT se sent oppressée par les critiques incessantes et souvent disproportionnées. Mésentente et dialogue de sourds : leur relation a déjà été meilleure ...
Le CSA semble, ces temps-ci, enclin à émettre des avis disproportionnés : un reportage bidouillé sur M6 ne vaut qu'un blâme, une inadéquation entre les paroles et les images sur TF1 vaudrait une sanction financière et France Télévisions risque... rien pour l'instant. Le cas de la "bourde du Jt de France 2" a été reporté au mois de janvier, mais la sévérité présumée du CSA laisse planer le doute quant à l'impartialité qui est censée animer cette institution.
Un petit problème d'autorité au CSA ?









