C'est au cimetière du Père-Lachaise à Paris que se sont déroulées le 28 novembre les obsèques de la comédienne Hélène Duc, célèbre pour son rôle de Mahaut d'Artois dans la série télévisée Les Rois maudits de 1972 et honorée en tant que Juste parmi les nations. Pour lui rendre un dernier hommage, ses proches se sont réunis dans la douleur.
Parmi les personnes conviées à ce triste événement, on pouvait remarquer la présence de Pierre Santini, qui, comme l'artiste regrettée, s'est produit au festival de Ramatuelle. Juliette Gréco a également choisi de venir, avec son mari Gérard Jouannest, son pianiste, accompagnateur et compositeur. Les deux femmes entretenaient une relation particulière car c'est sur Hélène Duc que l'actrice et chanteuse française a pu compter dans les périodes les plus difficiles de sa vie. En effet, Alors qu'elle est capturée en 1943 avec sa mère et sa soeur à Paris, Juliette Gréco, jeune juive de 16 ans, n'est pas déportée du fait de son jeune âge. Elle est libérée de Fresnes mais se retrouve seule et sans ressources et se rend alors chez la seule personne qu'elle connaît dans la capitale, Hélène Duc, qui avait été son professeur de français à Bergerac. On peut donc imaginer la force de leurs liens jusqu'à aujourd'hui.
Francis Huster, homme de théâtre passionné, est également venu assister aux obsèques d'Hélène Duc. La revue Le Point nous éclaire sur l'amitié entre les deux acteurs : "Il n'y a pas longtemps, elle était au théâtre de la Gaîté-Montparnasse, un dimanche en matinée pour écouter Francis Huster dans Guitry. Le comédien applaudit à son entrée, s'avança et dit : 'Vous avez raison d'applaudir, car il y a dans la salle une comédienne que j'aime et que j'admire. Mademoiselle Hélène Duc.' Elle dut avoir les larmes aux yeux cet après-midi-là."
Hélène Duc s'en est allée la veille de ses 97 ans, et le président François Hollande avait salué la comédienne et résistante, une "grande dame courageuse et discrète". Dans son communiqué, l'Élysée met ainsi en valeur celle qui fut "aussi une jeune résistante qui sauva des dizaines d'enfants juifs du Périgord, aux côtés de sa mère institutrice. Cela lui a valu d'être reconnue Juste parmi les nations, en 2005".