La société d'affichage JCDecaux a refusé d'afficher les posters de son spectacle après les événements dramatiques qui se sont déroulés chez Charlie Hebdo. Patrick Timsit a accepté de revoir son affiche, faisant retirer la bombe qu'il tenait dans ses bras pour se retrouver à faire des claquettes, mais son show humoristique ne va pas pour autant s'en trouver lissé. En interview pour Le Parisien, il s'explique et affirme qu'il ne compte pas se censurer.
"La peur est mauvaise conseillère. Cette bombe, personne n'y avait fait attention. Maintenant, on ne voit qu'elle", explique Patrick Timsit à propos de l'affiche de son spectacle On ne peut pas rire de tout au théâtre du Rond-Point. Mais si ses posters peuvent s'adapter au "politiquement correct précautionneux" - selon les termes du dessinateur Stéphane Trapier -, il refuse que son spectacle soit censuré pour ménager certains : "Je m'adapte, je suis obligé de réagir. Je n'ai rien enlevé, j'ai ajouté des choses. Quand un événement nous touche autant, on ne peut pas faire comme si de rien n'était."
Patrick Timsit étaye son argumentation sur les limites de l'humour : "Pourquoi priver de rire ceux qui peuvent comprendre pour ne pas offenser ceux qui ne comprendraient pas. (...) Lorsque le père d'un trisomique m'a fait un procès il y a quinze ans [pour avoir dit : "Les mongoliens, c'est comme les crevettes, tout est bon sauf la tête", rappelle Le Parisien], on s'est réconcilié au tribunal. Je lui ai dit : 'Acceptez ma différence, j'accepte la vôtre.'" Et l'esprit de Charlie, qu'est-ce que c'est pour Patrick Timsit ? "C'est de vite recommencer à se moquer d'eux. J'attends que Nicolas Canteloup imite Patrick Pelloux."
Dans son nouveau spectacle, Patrick Timsit se révèle imprévisible, caustique, décalé, cinglant. N'épargnant personne et faisant des ravages sur la bien-pensance, il ose rire avec ce qui fait mal : la misogynie, le racisme ou encore l'homophobie. Personne n'y coupe. Mais s'il se sent libre sur les planches, dans le cadre de la promotion, il ne l'est pas tant que ça : il s'est déjà plaint d'avoir été plusieurs fois coupé au montage dans l'émission d'Alessandra Sublet, Un soir à la tour Eiffel.