La polémique du CSA n'est décidément toujours pas terminée : Rachid Arhab et Françoise Laborde, anciens journalistes de France 2, sont toujours au coeur d'un imbroglio et s'attirent les foudres de la profession.
Il y a deux mois, le magazine lepoint.fr mettait en exergue un souci professionnel puisque Rachid Arhab et Françoise Laborde, membres du CSA depuis respectivement 2007 et 2009, étaient montrés du doigt. En effet, bien qu'ils soient désormais affiliés à l'institution du CSA, ils sont toujours officiellement rattachés à leur "ancien" employeur qu'est France Télévisions. Le contrat de subordination n'est donc pas rompu mais seulement suspendu entre France Télévisions et les deux journalistes. Ce qui signifie qu'après leur mandat de six ans au sein du CSA (et la période de carence trois ans), les dits-journalistes peuvent retrouver leur poste, leur salaire et leur ancienneté. En outre, et c'est bien là le point important de la colère de la profession, cela signifie que Rachid Arhab et Françoise Laborde peuvent être amenés à voter et donner un avis sur leur employeur...
Et la question est : peuvent-ils vraiment juger France Télévisions en toute impartialité ?
Les journalistes incriminés se sont défendus contre ces accusations hors de propos en brandissant leur bonne foi et leur intégrité journalistique. Pourtant, ce pugilat organisé était d'autant plus prévisible que leur consoeur Christine Kelly, ex-LCI, a quant à elle, démissionné de ses fonctions avant d'entrer au CSA...
Cette affaire est loin d'être close puisque le groupe des "cumulards de mandat" s'est élargie avec Gilles Leclerc et Gérard Leclerc , anciens journalistes de France 2 et France 3. L'express a récemment révélé que les journalistes, qui avaient pris leurs fonction au sein de Public Sénat et LCP, étaient toujours sous contrat... avec France Télévisions ! Voilà qui amène de l'eau au moulin des détracteurs qui voient là une habitude chez France Télévisions de garder ses anciens journalistes sous le coude... Devant la nouvelle polémique annoncée, Patrice Duhamel (DG de France Télévisions) a annoncé dans l'émission Pif Paf que les détachements ne seraient plus autorisés au sein du groupe. Une décision qui apaise la situation. Enfin, à peine...
Cette semaine, trois magazines télé se sont ligués contre les deux accusés. Télé 7 jours, Téléstar et Télépoche ont décidé de publier un éditorial commun, rédigés respectivement par Thierry Moreau, Eric Pavon et Catherine Rambert : "Cette semaine, plusieurs rédacteurs en chef de magazines de télé signent un éditorial commun pour dénoncer une nouvelle fois le mélange des genres qui permet à deux membres de France Télévisions de siéger au CSA et de prendre, à ce titre, des décisions concernant celui qui reste leur employeur sur le papier, et ceci, en contradiction avec le code de déontologie de l'institution. Patrice Duhamel, DG de France Télévisions, vient de condamner implicitement cette pratique en annonçant que les détachements seraient désormais interdits dans le groupe des chaînes publiques. Cette décision n'étant pas rétroactive, elle ne s'applique pas aux personnes concernées. Dommage ! A notre sens, l'étape suivante ne peut être que la démission effective de France Télévisions des deux honorables conseillers. Bonne semaine à tous".
Si la moralité et le professionnalisme des anciens journalistes ne sont nullement remis en cause, cette situation discrédite autant France Télévisions que... le CSA. Comme le soulève très justement notre confrère du point.fr, ce vent de scandale ébranle l'institution du CSA qui est censé se porter garant de l'éthique à la télévision : un CSA qui n'est pas adéquation avec le respect des valeurs journalistiques ? Voilà un contre argument de choix pour toutes les futures victimes des décisions sévères de l'institution...
Rachid Arhab et Françoise Laborde ne sont plus journalistes mais sont toujours au coeur de l'information. Mais cette fois, ils s'en seraient bien passés...
AJC









Brigitte Macron dans l'émission "Symphonie pour la Vie, Spéciale Pièces jaunes" au Théâtre national de l'Opéra Comique à Paris, diffusée sur France 3.
