Rebelle : Merida, la princesse de Disney devenue sexy fait polémique

Les contes de fées ne sont pas les meilleurs alliés pour la construction et l'affirmation des filles dans un monde où les influences sexistes ne sont pas rares. Avec le nouveau dessin de la princesse Disney, Merida, héroïne du film d'animation Rebelle, la colère n'a pas tardé à gronder.

Réalisatrice dans un premier temps de Rebelle - jusqu'à ce qu'elle soit remplacée par un homme, Mark Andrews, Brenda Chapman n'a jamais manqué de pointer du doigt le sexisme qui règne à Hollywood. Elle revient à la charge avec le "redesign" de la princesse de Rebelle, effectué pour que ce personnage s'accorde "mieux" avec la lignée des "Disney Princesses". Elles composent la franchise de la Walt Disney Company et le principe de cette gamme transversale de Disney Consumer Products lancée en 1999 est de capitaliser sur les princesses des films de Disney, notamment en termes de produits dérivés.

Dans une interview pour The Marin Independent Journal, Brenda Chapman déclare : "Je pense que c'est atroce ce qu'ils ont fait à Merida. Quand les petites filles disent qu'elles aiment ce dessin parce qu'il est plus brillant, certes. Mais en réalité, dans leur subconscient, elles absorbent le style sexuellement provocant et plus mince de cette nouvelle version. C'est affreux ! Merida a été créée pour casser un moule, pour permettre aux fillettes d'avoir un modèle plus fort, plus crédible, quelque chose qui a plus de substance qu'une simple jolie demoiselle qui attend de tomber amoureuse."

Dans le nouveau dessin de Merida par Disney, l'héroïne n'a plus son arc et ses flèches, elle a une taille plus fine, une robe plus féminine et une chevelure domptée par on-ne-sait quel produit coiffant glossy. Sur le site de pétitions Change.org, une lettre a été adressée au PDG de la Walt Disney Company : "Le nouveau design de Merida destiné à son intronisation parmi les princesses Disney dessert les millions d'enfants pour qui Merida était un 'rôle-modèle', montrant aux filles qu'elles pouvaient être capables d'être maîtresses de leur destin, plutôt que de simples trophées à admirer." Plus de 113 000 personnes ont déjà signé cette pétition.