
C'est la rançon de la gloire : Roberto Alagna, star des ténors, a fait bien de la peine au prestigieux Opéra de Monte-Carlo en annonçant sa défection d'Andrea Chénier, une oeuvre de Giordano dont il devait interpréter le rôle-titre les 19, 22 et 25 février.
L'auteur de l'album Sicilien, qui a été acclamé il y a quelques jours au Met de New York où il a ravi les spectateurs aux côtés de sa femme la cantatrice Angela Gheorghiu, a justifié son désistement par un excès de scrupule : "L'Opéra de Monte-Carlo a tenté de le faire revenir sur sa décision, mais il a confirmé ne pas se sentir prêt à aborder ce rôle à ce stade de sa carrière", a commenté la salle réouverte en 2005 après une copieuse rénovation, par voie de communiqué.
La composition vériste (la déclinaison italienne du naturalisme artistique français) d'Umberto Giordano s'inspire de la vie d'Andrea Chénier, poète français du dix-huitième siècle mort sur l'échaffaud, guillotiné pour ses prises de positions - le Tribunal révolutionnaire, se servant de fausses conspirations pour exécuter sans jugement, le condamna au motif d'avoir "recelé les papiers de l'ambassadeur d'Espagne".
Si l'Opéra de Monte-Carlo "regrette profondément" la décision de Roberto Alagna, futur parrain des Victoires de la musique classique, il ne manque pas de saluer "la franchise de l'artiste" et ajoute : "Roberto Alagna a précisé qu'il avait à coeur de poursuivre au plus vite sa collaboration avec l'Opéra de Monte-Carlo, lequel partage ce souhait".
Pas de panique pour les fans français : le Sicilien sera bien sur la scène de l'Olympia le 18 février, avec le répertoire folklorique qui a valu à son album de se vendre à plus de... 300 000 exemplaires.
G.J.









