Au début, on est au bord de croire à une nouvelle pub Benetton, Fiat 500, iPod. Un truc générationnel. Pétillant, bigarré, décalé, catchy. Puis on découvre une nouvelle icône métrosexuelle, qui cultive sa particularité de petite chose "incataloguable" : Sliimy.



Une jeune créature 100% pop, un peu Play-Doh, un peu Warhol, dont le succès doit peut-être quelque chose à celui de "mutants" du showbiz tels que Mika ou Christophe Willem...
A fermer les yeux, sa voix voilée de velours pourrait appartenir à n'importe laquelle des jeunes divas de la nouvelle scène musicale british. D'ailleurs, son style artistique et notamment son phrasé et sa diction évoquent étrangement une certaine Lily Allen. Et tant qu'à faire le tour des coïncidences, les deux ont un autre point commun : avoir agité la Toile avec leurs covers respectives du Womanizer de Britney Spears ! La version "berceuse" limite lendemain de cuite proposée par Sliimy (souvenez-vous, on vous l'a montrée !) a été l'objet d'un buzz rare... Le roi du people américain, le blogueur Perez Hilton, l'a repérée, et tout s'est emballé !
Au rayon des covers savoureuses, le jeune Stéphanois de 20 ans a également inscrit le Do you really want to hurt me de Culture Club (tout indiqué pour son androgynie), et, surtout - car notre préférée -, le Shake your tailfeather (Twist it) des Blues Brothers, qu'on n'aurait pourtant jamais pensé apprécier version softy !
Mais voilà, celui qu'on a failli confondre avec Prince sur sa première apparition à l'écran dans le clip de son single Wake up, est un vrai caméléon, jusqu'au bout... de la voix - laquelle, lorsqu'elle délaisse la pop, se fond à l'envi dans la soul, le jazz ou encore la folk, comme en atteste par exemple le titre When life (une autre pépite à découvrir sur son MySpace) !
Sliimy fera paraître le 6 avril son premier album, Paint your Face (Warner), enregistré à New York avec Bryce Goggin (un maître d'oeuvre ayant notamment collaboré avec Antony and the Johnsons). En attendant, on se repaît copieusement du concentré de fantaisie et de fraîcheur de son premier single. Wake up, auquel Renaud Letang (Feist, Björk, Micky Green...) a mis sa patte, est une sorte de carrousel musical (à l'instar de son clip fantasque, bombardé de Smarties et de Blue Man Group style) : joliment désuet, souple et bondissant, fait de côtes légères et de descentes les tympans au vent. Plus qu'une chanson, c'est une aubade qui remplacera en douceur l'immémorial buzzer reçu en cadeau de La Redoute, qui était jusqu'alors le seul à pouvoir vous tirer du lit.
Sliimy, avec deux ii : "c'est juste pour faire sourire", commente l'intéressé. Il n'a pas menti : on vous prend en flagrant délit de smile en ce moment même...
Guillaume Joffroy