Après avoir raconté l'histoire de son pays d'origine, le Rwanda (Du chaos au miracle), Sonia Rolland a coréalisé un documentaire pédagogique et militant sur les jeunes homosexuels rejetés par leur famille. Pour Le Parisien et Closer, l'artiste et ancienne Miss France parle de ce sujet qui l'a bouleversée, mais aussi des difficultés qu'elle peut rencontrer dans le monde du cinéma.
Sonia Rolland a coréalisé le documentaire Homosexualité : Du rejet au Refuge avec Pascal Petit, après avoir été sollicitée par un bénévole de l'association le Refuge. Si elle peut imaginer que certains parents soient déstabilisés en apprenant que leur enfant est gay, devant envisager d'une autre façon l'avenir qu'ils avaient prévu pour lui, la réalisatrice et maman de deux filles (Kahina, 4 ans, et Tess, 8 ans) est claire : "Je ne conçois pas que l'on puisse rejeter son enfant." (Le Parisien) Le rejet est un sentiment qu'a connu Sonia Rolland en étant métisse, cependant, elle précise, toujours au Parisien : "Je pouvais me réfugier dans les bras de mes parents. Pas ces jeunes homosexuels, en grande souffrance. Ils se suicident treize fois plus que les jeunes hétérosexuels."
Pour le magazine Closer, elle s'attardera sur la difficulté qu'elle a à trouver des rôles au cinéma : "Je ne suis ni noire, ni blanche, donc on ne sait pas dans quelle case me mettre. Parfois je loupe des rôles parce que je ne suis pas assez typée." Sonia Rolland regrette que le milieu soit trop conservateur et ne se satifasse que de quelques personnalités de couleurs très connues, comme Omar Sy : "Je ne trouve pas que les DOM-TOM soient vraiment bien représentés dans le cinéma français." Quant au discours réactionnaire d'Alain Delon (il a approuvé la montée du FN), alors qu'il avait l'un des premiers à lui mettre le pied à l'étrier, elle dira : "Ça m'étonne de lui. Quand je l'ai connu, il ne tenait pas ce discours là."
L'amoureuse du réalisateur Jalil Lespert (Yves Saint Laurent et prochainement la série Versailles) abordera avec délicatesse son couple, expliquant qu'ils conservent chacun leur indépendance : "Je ne vais jamais sur ses tournages. Au contraire, je préfère attendre le résultat final. Quand on vit avec un comédien réalisateur, on vit aussi les tensions liées aux projets et, finalement, on a hâte de voir le film sortir." Elle n'est pas contre faire un film avec lui, mais il leur faudrait une proposition incroyable. De plus, il sait qu'elle a envie de s'accomplir seule.
Heureuse dans sa carrière qui fourmille de projets - on la verra dans la série Caïn sur France 2 et dans le téléfilm Le Vagabond de la Somme sur France 3 -, elle est également une heureuse maman. Ses filles sont fans de Miss France, les verrait-elle participer au concours qui lui a ouvert les portes de la notoriété ? "Elles seront libres de faire ce qu'elles veulent mais, pour le moment, elles n'ont pas l'air attirées par ça. (...) Je doute qu'elles souhaitent faire pareil que leur mère."
Retrouvez l'intégralité des interviews dans Le Parisien du 28 mars et le magazine Closer du 27 mars.
Homosexualité : du rejet au Refuge, sur Téva à 22h25 samedi 28 mars