Stromae caricaturé : Charlie Hebdo divise après les attentats de Bruxelles

Une semaine après le double attentat qui a frappé la Belgique, le très satirique Charlie Hebdo rend hommage à sa manière à nos voisins blessés avec une nouvelle caricature qui fait, à la veille de la publication du journal, couler beaucoup d'encre.

En une cette semaine donc, un dessin de Riss, le nouveau patron du journal, qui s'est amusé à caricaturer une célèbre photo du chanteur Stromae, originaire de Bruxelles. Le visage anguleux mais impassible, il remet en place son célèbre noeud papillon, signature de son look mi-hipster, mi-bourgeois. Jusqu'ici tout va bien, seulement le visage sur fond de drapeau belge demande "Papa où t'es?" aux différentes parties de son corps démembré qui lui répondent "Ici", "Là", et "Là aussi".

Une image de la "Belgique déboussolée" qui mêle humour noir et provocation, quelques jours à peine après la double attaque qui a fait 35 morts et 300 victimes, et qui met d'autant plus mal à l'aise que l'interprète du titre du même nom a perdu son père assassiné lors du génocide du Rwanda en 1994 et retrouvé démembré...

Une blague de mauvais goût pour certains internautes qui ont commenté la nouvelle Une de Charlie Hedbo sur les réseaux sociaux. Certains sont choqués, d'autres adorent tandis que les Belges s'indignent mais, toujours est-il qu'elle ne laisse personne indifférent. Et c'est bien-là, la caractéristique de longue date de la ligne éditoriale de l'hebdomadaire au ton incisif !

Rappelons que le numéro de Charlie Hebdo paru juste après l'attaque qui a tué huit membres de sa rédaction représentait une caricature du prophète Mahomet, l'oeil larmoyant, assurant que "tout est pardonné". Puis, au lendemain des attentats du 13 novembre à Paris, le journal ironisait sur l'attaque des terroristes qui a fait 130 morts et plus de 350 blessés avec un dessin signé de Coco qui titrait : "Ils ont les armes, on les emm***, on a le champagne !". Comme promis, les journalistes n'ont donc pas l'intention de renoncer à leur liberté d'expression.

Coline Chavaroche