Vincent Cassel commence déjà à répandre son charisme sur la Croisette, en assurant le photocall du film Il racconto dei racconti (Tale of Tales) le 14 mai. Dimanche, c'est Mon roi avec Emmanuelle Bercot qu'il défendra, soit deux longs métrages avec l'animal Cassel au Festival de Cannes. L'acteur français de 48 ans s'est confié au magazine L'Express et évoque notamment son omniprésence au cinéma en ce moment, conséquence des épreuves familiales qu'il a vécues dernièrement.
Outre ses deux films cannois, Vincent Cassel est depuis le 6 mai à l'affiche de Partisan et sera de retour en juin dans le remake d'Un moment d'égarement. Un grand retour préparé ? "Un malheureux concours de circonstances. Être trop présent m'inquiète. Mais ce n'est pas un hasard si j'ai tant tourné l'année dernière. C'était un moment particulier de ma vie. J'ai voulu revenir à l'essentiel [il s'est officiellement séparé en août 2013 de sa femme Monica Bellucci, la mère de ses enfants Deva, 10 ans et demi, et Léonie, 5 ans le 21 mai, NDLR]. Faire ce que je savais faire : l'acteur. J'avais besoin de m'occuper, de me rassurer. Je ne veux pas saouler le monde car j'ai du boulot, je ne me plains pas, mais j'ai déménagé, j'ai eu des histoires de famille ; il fallait que je remette les pieds dans mes chaussures. Ça m'a fait du bien de revenir sur les plateaux. Jouer reste passionnant. C'est un moment organique, étrange. Un moment de solitude et d'intimité."
Un contexte personnel qui était donc parfait pour qu'il joue le rôle masculin principal dans Mon roi de Maïwenn, comme on le lit dans Première. Au fur et à mesure de l'écriture, elle a imaginé Vincent Cassel, au point de ne voir plus que lui : "Je lui ai proposé le film au bon moment. Il venait de se séparer de sa femme et le sujet du couple l'intéressait. Il est terriblement instinctif. C'est un génie absolu. Mais il n'est pas facile à diriger."
Au cours de son entretien dans L'Express, on apprend (ou pas) que Vincent Cassel a aimé flirter avec la mythomanie dans les entretiens, s'inventant une naissance en Afrique ou un élevage de pingouins : "Faire croire à un personnage peut virer à la névrose ou à la mythomanie. (...) Petit à petit, la reconnaissance m'a permis d'arrêter ce petit jeu-là. L'important, c'est de se sentir vivant. (...) Moi, je me suis longtemps cherché. Je voulais sans doute inconsciemment faire ce métier, mais l'ombre de mon père [Jean-Pierre Cassel] était trop importante. Ce n'est qu'après sa mort que j'ai pu travailler avec des réalisateurs âgés." Il poursuit sur le sujet de la figure paternelle : "Mais j'ai passé mon temps à me déguiser pour échapper à son image. Après sa mort [en 2007], quelque temps avant le tournage de Mesrine, où il devait d'ailleurs jouer mon père, c'est vous dire le pathos du truc, je l'ai senti éclore en moi. Les gènes parlent à ma place."
Être acteur, Vincent Cassel ne sait faire que ça et il le fait bien. Ce n'est pas faute d'avoir touché à d'autres univers : "J'ai essayé de produire des films, je n'ai rien gagné. J'ai fait de l'immobilier, lancé une marque de fringues ; ça m'ennuie. J'ai investi dans les restaurants, mais il faut être présent tous les jours. Donc je suis acteur."
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine L'Express du 13 mai