





Le 8 juillet prochain, cela fera désormais 2 ans que le petit Emile Soleil a disparu du côté du Haut-Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Les circonstances de cette disparition restent encore aujourd’hui un mystère et si l’enquête a connu plusieurs pistes, aucune n’a encore abouti à un résultat concret pour le moment. Dans cette sinistre affaire, on a beaucoup entendu parler du grand-père du petit garçon, Philippe Vedovini, libéré de sa garde à vue sans aucune charge retenue contre lui en avril dernier et qui a fait l’objet d’un portrait peu flatteur il y a quelques jours de la part de Paris Match.
Nos confrères se sont rendus à l’institution religieuse Sainte-Croix de Riaumont, située à Liévin, dans le département du Pas-de-Calais, où le grand-père du petit Emile a durablement marqué les esprits de certains enfants, lui qui y a officié entre 1991 et 1994 en tant que chef scout puis novice. “Je le revois nous frapper de manière acharnée, se délecter de nous donner des tapes violentes au niveau de la nuque pour rien, je n’oublierai jamais son petit sourire narquois”, raconte un ancien élève, âgé de 14 ans à l’époque. Un autre le décrit, avec “une démarche étrange, la tête en arrière, le ventre en avant, les mains croisées dans les manches de sa soutane, prêt à exploser à tout moment”.
Malgré tout cela, rien n’a jamais pu être reproché au grand-père maternel d'Emile, qui envisageait une autre vie qu'il a abandonnée, ni à aucun autre membre de la famille du garçonnet. Un état des lieux qui fait dire à Jacques Dallet, ancien magistrat devenu aujourd’hui consultant judiciaire, que la famille est désormais mise hors de cause. “Il semble que l’on peut éliminer la piste menant à la famille et, notamment, au grand-père maternel qui aurait infligé une correction tellement sévère à son petit-fils que celui-ci en serait mort”, soutient-il en interview pour La Provence, lundi 9 juin.
Des propos qui peuvent surprendre tant les zones de flou sont nombreuses dans ce dossier et lorsque nos confrères demandent à Jacques Dallet si la piste familiale peut définitivement être éliminée, il nuance ses propos. “Non, mais après les deux jours de garde à vue, il semblerait qu’il n’y ait rien dans ce domaine, car personne n’a été mis en cause pénalement. Si les enquêteurs avaient eu de gros doutes, ils n’auraient pas épuisé pratiquement tout le capital horaire des gardes à vue”, analyse l’ancien procureur de la République concernant la famille du petit Emile, toujours aussi discrète, avant de poursuivre sa démonstration : “Là, ils sont allés jusqu’au bout, mais personne n’a craqué. Ce qui ne veut pas dire qu’il faille écarter complètement cette piste, en effet. En tout cas, peut-on vraiment imaginer que le jour de la disparition, alors qu’il y avait au moins dix personnes dans et autour de la maison familiale, le grand-père, par exemple, ait frappé à mort son petit-fils sans que personne n’ait entendu ce dernier crier ? (...) Quatre membres de la famille ont été mis en garde à vue. Si un acte de ce type a vraiment été commis au sein de la cellule familiale, quelqu’un aurait pu craquer. Là, ça ne semble pas être le cas. Soit ils sont très costauds psychologiquement, soit ils sont complètement innocents.”