





Un peu moins de cinq ans après la troublante disparition de Delphine Jubillar, dans le Tarn, le mystère est toujours total. Cette infirmière de 37 ans a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, sans laisser de trace. Son corps n'a, d'ailleurs, jamais été retrouvé. Son compagnon, Cédric Jubillar, sera jugé aux assises du Tarn, au mois de septembre 2025. Depuis que l'affaire a éclaté, ce plaquiste a toujours clamé son innocence. Mais l'enquête vient de connaître un rebondissement : le 9 juillet 2025, La Dépêche du Midi a publié une interview d'une femme, qui dit avoir été la petite amie de Cédric Jubillar. Dans les pages du quotidien régional, elle explique avoir recueilli des confidences du suspect à propos du meurtre de Delphine Jubillar. Ce jeudi, Le Parisien a à son tour contacté cette trentenaire, qui a accordé au quotidien une longue interview. Et ce qu'elle dit fait froid dans le dos.
Cette femme, qui connaîtrait le suspect depuis le début de l'année 2021, quelques semaines après la disparition de son épouse, dit avoir recueilli ses aveux, lors de l'une de leurs entrevues au parloir de la prison. "Il m’a dit avoir étranglé Delphine et a même imité sur moi le geste qu’il aurait fait pour la tuer, confie-t-elle au Parisien. Il s’est placé dans mon dos. Il a posé une main sur mon front et fait une clé de coude avec l’autre bras disponible. Il m’a expliqué avoir ensuite serré tellement longtemps que cela aurait provoqué une petite blessure sur son avant-bras." Concernant les circonstances de la mort de Delphine Jubillar, "tout s’était passé à l’intérieur de la maison, dans le salon, sans un bruit quasiment", détaille cette trentenaire. "D’ailleurs, il ne comprend pas comment les voisines ont pu entendre des cris à l’extérieur parce que selon lui, Delphine n’a même pas eu la possibilité de crier. Pour me démontrer ça, il m’a serré le cou très fort pendant quelques secondes et j’ai pu constater en effet qu’il était impossible de crier dans ces conditions." Ce jour-là, dans le parloir de la prison où est écroué Cédric Jubillar dans l'attente de son procès, elle dit avoir eu peur. "Ce moment a duré quelques secondes, je n’arrivais plus à respirer et je lui ai vite mis un stop en me dégageant avec les bras", dit-elle.
Dans Le Parisien, cette femme assure même que Cédric Jubillar lui aurait fait des confidences sur l'endroit où il est soupçonné d'avoir caché le corps de son épouse, au sud d'Albi, selon elle. "Il m’a expliqué avoir caché le corps de Delphine sur une exploitation agricole, confie-t-elle. C’était situé pas très loin d’un chantier sur lequel il avait travaillé, à proximité d’une route sur laquelle passait une vingtaine de voitures par jour. Il m’a fait comprendre qu’il avait eu le temps de préparer le lieu où il l’a enterrée et qu’il s’était servi pour cela d’une pioche."
Cette trentenaire assure également que Cédric Jubillar aurait évoqué auprès d'elle ce qui l'aurait poussé à passer à l'acte. "Il m’a parlé du conflit qu’il avait avec Delphine au sujet de la maison et de la garde des enfants, détaille-t-elle. Sans me donner de détails." Mais, poursuit-elle, "je crois surtout qu’il a besoin d’être dans un rapport de domination. Je l’ai bien senti lorsqu’il m’a pris le cou à plusieurs reprises. En fait, ça l’excitait. Je lui ai même demandé s’il pourrait me tuer un jour. Il m’a répondu 'Je l’ai déjà fait une fois, je peux le faire deux fois mais si tu ne me trompes pas, tu n’as rien à craindre'." Un entretien choc, qui pourrait compter, dans l'avancée des investigations, sur la disparition mystérieuse de Delphine Jubillar.
Cédric Jubillar, lui, n'a pas encore été jugé. Il reste présumé innocent. Sur RTL, ce jeudi, Alexandre Martin, l'avocat de Cédric Jubillar, a d'ailleurs mis en doute ces propos : "Nous apprenons cette information, dit-il. Il m'étonnerait fort que cet homme ait tenu ces propos, d'autant que sa position est toujours la même, il conteste avoir tué son épouse." Dans La Dépêche du Midi, sa défense a également rejeté en bloc ce témoignage, a repéré Voici. "Ces confidences auraient été recueillies par une jeune femme au profil sulfureux et nous avouons que, sans sombrer dans une forme de paranoïa aiguë, on se pose des questions graves, assurent ses avocats au journal régional. Elle était témoin dans ce dossier et se voit autorisée par la justice à entrer en contact avec Cédric depuis 2023, alors que les autorités judiciaires se sont efforcées de rendre cette procédure étanche, en interdisant tout contact avec l’extérieur". Pour eux, tout ça n'est qu'un "énième coup de théâtre". "On considère que c’est un coup monté par l’accusation puisque la meilleure preuve, c’est qu’elle est informée de ces déclarations et qu’elle ne les révèle pas."