





Deux ans jour pour jour après leur couronnement, le roi Charles III et la reine Camilla ont dévoilé deux nouveaux portraits officiels exposés à la National Gallery de Londres. Commandés spécialement pour cette occasion symbolique, les tableaux sont signés par deux artistes choisis personnellement par le couple royal. "Les portraits, qui feront partie de la collection royale, ont été peints par deux artistes différents choisis personnellement par le Roi et la Reine", précise la légende d’une vidéo diffusée sur Instagram. Le roi a fait appel à Peter Kuhfeld, un artiste qui connaît déjà bien la famille royale. Pour sa part, la reine Camilla s’est tournée vers Paul S. Benney, également familier des cercles royaux. Mais comme souvent avec les représentations officielles, ces œuvres ont immédiatement divisé… Le portrait de Charles III, en particulier, n’a pas laissé de marbre. Le critique Alastair Sooke, dans The Telegraph, évoque une image peu flatteuse du souverain : "Des yeux bleuet à la fois perçants et rapprochés, et des lèvres qui semblent trembler."
Il ajoute : "Son physique, lui aussi, est quelque peu écrasé, ce qui donne une note involontairement pathétique, comme si un grand homme avait été diminué." Sur les réseaux sociaux, les avis sont tout aussi tranchés… Un internaute regrette une interprétation qu’il juge peu fidèle : "Malheureusement, l’artiste n’a pas réussi à saisir notre roi. Le roi Charles est une personne chaleureuse, amusante et réfléchie, mais je n’aime pas sa bouche et ses yeux, ce n’est pas lui à mon avis". De son côté, l’artiste Peter Kuhfeld assume son choix et défend sa démarche : "J’ai essayé de produire une peinture à la fois humaine et royale, perpétuer la tradition du portrait royal". Dans une article rédigé pour nos confrères de Paris Match, Stéphane Bern a réagi à la controverse. S'il a repris les justifications des deux peintres, il a également souligné que la reine Camille, "qui pose dans une robe blanche de son couturier fétiche, Bruce Oldfield, avec sa traine brodée et la couronne de la reine Mary", était plus à son avantage. Et de regretter : "Décidément, chaque nouveau portrait du roi est sujet à controverses mais les critiques les plus dures émanent de ceux qui, de toute façon, ne peuvent pas le voir en peinture."
En effet, le tableau de la reine Camilla suscite moins de critiques. Inspiré du portrait emblématique d’Elizabeth II, il séduit par sa clarté et son équilibre. "En tant qu’image, elle est plus claire et plus cohérente que l’effort bancal de Kuhfeld", souligne à nouveau Alastair Sooke. L’auteur du tableau, Paul S. Benney, explique avoir voulu mettre en avant "l’humanité et l’empathie d’une personne aussi extraordinaire assumant un rôle extraordinaire". Ce n’est pas la première fois que les goûts artistiques du roi Charles III provoquent des débats… L’année précédente, un autre portrait officiel du souverain, réalisé par Jonathan Yeo, avait déjà semé la controverse, certains voyant dans la dominante rouge une évocation macabre. Si l’art est fait pour provoquer, il semble que Charles III en ait pleinement intégré la leçon.