





Près de cinq ans après la disparition inexpliquée de Delphine Jubillar, le mystère reste entier. L’infirmière de 37 ans s’est volatilisée dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn. Aucun corps n’a jamais été retrouvé, et l’enquête, marquée par de nombreux rebondissements, continue de captiver l’opinion publique. Il nie officiellement toute implication mais un témoignage publié ces derniers jours pourrait tout bouleverser… Dans une interview accordée à La Dépêche du Midi, une femme d’une trentaine d’années affirme avoir entretenu une relation avec Cédric Jubillar et reçu, lors de leurs échanges en prison, des confidences glaçantes. Elle aurait rencontré le plaquiste quelques semaines après la disparition de Delphine, début 2021, et maintenu un lien régulier avec lui jusqu’à aujourd’hui. À quelques mois du procès de Cédric Jubillar, prévu en septembre 2025 devant les assises du Tarn, ce nouveau témoignage vient donc bouleverser l’affaire de la disparition de Delphine Jubillar. Dans un entretien exclusif accordé au Parisien, ce vendredi 11 juillet, cette femme se présentant comme l’ex-compagne du principal suspect livre un récit troublant de leurs échanges, depuis leur rencontre début 2021 jusqu’à leur rupture récente. Elle affirme que leur relation s’était transformée au fil des mois : "Nous sommes devenus amoureux l’un de l’autre. Pour ma part en tout cas, c’était un sentiment sincère. Cédric se montrait très tendre avec moi et à d’autres moments beaucoup moins, comme s’il soufflait le chaud et le froid. Il est arrivé qu’il me menace physiquement au parloir et qu’il me balance des trucs dingues sur ce qu’il avait pu faire à Delphine".
Parmi ces "trucs dingues" ? Plusieurs détails sur la nuit du 15 au 16 décembre 2020, date de la disparition de son épouse. Interrogée sur le témoignage de leur fils, Louis, qui avait évoqué une dispute parentale ce soir-là, elle rapporte que Cédric "ne nie pas que cette scène ait eu lieu, mais il affirme que ce n’était pas ce soir-là". Concernant le meurtre présumé, la trentenaire confie qu’il lui aurait avoué avoir choisi la date du 15 décembre de façon préméditée, car "c’était le jour envisagé par le gouvernement pour une phase de déconfinement". Mais ce sont les éléments concernant la dissimulation du corps qui interpellent le plus… Selon elle, Cédric lui aurait longuement parlé du lieu où il aurait enterré Delphine : "Il m’a expliqué avoir caché le corps sur une exploitation agricole. Il connaissait ce lieu depuis un mois. C’était situé pas très loin d’un chantier sur lequel il avait travaillé, à proximité d’une route sur laquelle passait une vingtaine de voitures par jour. Il m’a fait comprendre qu’il avait eu le temps de préparer le lieu où il l’a enterrée et qu’il s’était servi pour cela d’une pioche. Pas le soir même mais bien avant. Il m’a dit aussi que c’était un endroit loufoque". Suite à ces révélations, l’avocat des sœurs de Delphine, Me Mourad Battikh, a contacté BFMTV pour indiquer qu'"une demande de suppléments d’informations" va être faite "à la présidente de la cour d’assises pour qu’elle auditionne sans délai cette dame".

Quant au sort du téléphone portable de Delphine, là encore, le récit est dérangeant : "Il m’a dit avoir recherché des photos dans le téléphone de Delphine mais qu’il n’avait rien trouvé de particulier. Pour déverrouiller l’appareil, il aurait utilisé le doigt de Delphine. Puis à je ne sais quel moment, il l’aurait caché dans un lieu situé 'en hauteur', tout près d’un endroit qui a été fouillé lors de la grande battue organisée par la gendarmerie". Pourquoi ne pas avoir parlé plus tôt à la justice ? "Le problème, c’est que ses versions des faits, au fil de nos conversations, évoluaient toujours un peu. Donc je ne savais pas, au bout du compte, ce qui pouvait être vrai. S’il m’avait indiqué un lieu précis, j’aurais été obligée d’en parler aux gendarmes. Mais là, ça restait encore très flou", a expliqué celle renommée Justine par nos confrères du Parisien qui a expliqué qu'elle ne se rend plus au parloir depuis trois semaines.
"Lui n’essaye même plus de m’appeler. En fait, j’ai voulu prendre mes distances à partir du moment où j’ai compris qu’il cherchait surtout à m’utiliser pour lui apporter de la drogue en prison, ce que j’ai toujours refusé de faire. Je ne me vois pas continuer dans ces conditions, c’est clair. Un jour, il m’a dit que nous étions comme Bonnie and Clyde, que nous avions scellé un pacte avec le diable, etc. Mais moi je n’ai jamais eu envie d’être sa Bonnie", a-t-elle conclu.
"Est-ce que tout est inventé ?"
Invité sur le plateau de BFMTV jeudi 10 juillet, Cyril Hemardinquer, ancien policier et connaissance de Cédric Jubillar était au courant de ce témoignage. Il a expliqué à nos confrères : "Si elle avait eu peur, elle ne serait pas retournée le voir au parloir. (…) Elle a continué à avoir des interactions avec, post cette scène d'aveux". Puis de se questionner : "Donc, quelque part, est-ce que c'est le danger qui l'excite ? Est-ce que c'est le fait qu'elle se dit : 'Bon, il ne me fera jamais de mal' ? Est-ce que tout est inventé ? Il y a des milliers de questions qui peuvent se poser". "De base, il faut resituer les choses dans le contexte, donc initialement, elle me rapporte ça. Je lui dis : 'Ecoute, moi je te donne les numéros des enquêteurs, contacte-les, fais-leur un SMS'. Et je dis 'dès lors où tu l'as fait, envoie-moi une capture d'écran comme quoi tu as fait le SMS'. Elle me dit 'oui, oui, c'est bon, j'ai fait'. Je lui dis 'la capture d'écran, elle est où ?'. Et je ne la vois pas. Et à un moment, je lui dis 'mais même toi, tu vas avoir des problèmes si tu as ce genre d'éléments. Imagine qu'il y ait une écoute au parloir, quelque chose, qu'on sait que tu as eu ces éléments et que tu ne fais rien, tu peux être embêtée'", a-t-il détaillé.