Marine Le Pen a donné une conférence de presse sur les institutions et la vie démocratique le 12 avril 2022, forte de son score au premier tour des élections présidentielles (23,1%). Durant son élocution, la candidate RN a assumé de marginaliser les journalistes de l'émission de TMC, Quotidien, accusés de faire du "divertissement" et non de "l'information". Une déclaration qui a provoqué un tollé, suscitant sans surprise la réaction des principaux intéressés le soir même.
"Je n'ai jamais entendu, je crois, aucun de vos confrères se plaindre de la manière dont ils étaient traités dans cette campagne présidentielle, même si c'est parfois assez difficile compte tenu du nombre", a assuré Marine le Pen, en visite à Vernon (Eure), alors qu'elle était interrogée sur les rapports parfois houleux entre son parti et la presse. Elle a affirmé ne pas choisir les journalistes susceptibles de la suivre : "Je n'ai jamais fait ça." Relancée sur l'ostracisme dont seraient plus particulièrement victimes les journalistes du talk-show de TMC dans le suivi de sa campagne, la candidate à la présidentielle a affirmé : "Il n'y a pas de journalistes chez Quotidien (...) C'est pas une émission d'information ou de journalistes. C'est un amuseur, parfois très drôle d'ailleurs, c'est une émission de divertissement."
Le soir même dans Quotidien, le journaliste Julien Bellver est revenu sur ce moment : "Marine Le Pen outré que Macron puisse choisir les médias où il s'exprime. Elle l'est un peu moins quand elle choisit les médias qui la suivent. Regardez, il n'y a aucun micro Quotidien. Un classique, nous sommes boycottés de ses meetings, comme Paul l'a été, bloqué à l'entrée." Puis, après avoir diffusé l'avis de la femme politique de 53 ans sur Quotidien, il glisse les émissions de divertissements à laquelle elle a déjà participé comme Une ambition intime et Face à Baba. Quand un journaliste lui demande si c'est elle qui décide qui est journaliste, elle l'assume : "Bah oui, je suis chez moi." Le reporter termine la séquence en disant : "Sachez que c'est Marine Le Pen qui distribue les cartes de presse."
D'ailleurs, Marine Le Pen a refusé le nom d'Anne-Sophie Lapix pour animer le débat de l'entre deux tours avec Emmanuel Macron, une décision qui correspond aussi aux attentes du président sortant, dont les relations sont compliquées avec la présentatrice du 20H. Selon Le Parisien, après plusieurs semaines de préparation, les équipes de TF1 et France 2 ainsi que celles des deux candidats devraient acter les deux arbitres du débat du 20 avril prochain. L'animatrice d'Elysée 2022 Léa Salamé et le présentateur du journal de TF1 Gilles Bouleau sont annoncés pour ce moment politique qui rappelle celui de 2017, durant lequel la candidate RN avait fait une prestation catastrophique.