Dany Boon, à l'affiche du nouveau film de Julie Delpy, Lolo, a accepté de rencontrer les journalistes des Inrockuptibles. Ce n'était pas partie gagnée tant le magazine n'est pas vraiment fan de ses films et l'artiste de ses critiques. Mais, fair play, il a répondu à toutes les questions, une façon de mettre les points sur les "i". Outre l'éternel débat sur le salaire des acteurs ou les impôts - sujets sur lesquels il s'est déjà exprimé plusieurs fois -, il défend des attaques sa réalisation Rien à déclarer (2011), avec lui-même et Benoît Poelvoorde, qui est d'ailleurs diffusée sur TF1 à 20h45 ce dimanche 8 novembre.
Lorsque la revue Les Inrocks estime qu'on pourrait lui reprocher de flatter l'esprit communautaire avec ses films, "tant ils exaltent les particularismes locaux, les cultures locales présentées comme des remparts à la mondialisation", Dany Boon réplique : "C'est tout l'inverse. Dans Rien à déclarer, je démonte l'idéologie raciste en riant de l'absurdité d'un conflit entre deux personnes seulement séparées par une frontière. J'ai grandi en pensant que la seule richesse, la vraie richesse, c'est l'autre. Je me suis sorti de ma vie de pauvre, de crève-la-dalle parisien, grâce aux autres, à l'ouverture, à l'échange. Alors qu'on ne me dise pas que je flatte le repli identitaire."
Ferme sur ce point, Dany Boon a un vécu qui explique pourquoi le thème de "l'autre" est récurrent dans sa filmographie : "Je pense que cela vient de mon histoire personnelle, de l'enfance. Je suis un fils d'immigré, mon père algérien kabyle a été accueilli à merveille par les gens du Nord mais il n'a pas été accepté dans ma famille maternelle, qui refusait leur union. J'avais un grand-père qui habitait à deux kilomètres de chez moi et que je n'ai pas connu. Ma mère a été reniée par sa famille alors qu'elle était enceinte de moi. Ils ont rompu tout contact avc elle et je l'ai vue en souffrir. Mon grand-père a tenu jusqu'au bout, n'a jamais voulu me voir... Contrairement à vous par exemple, qui avait fini par avoir envie de me rencontrer... [rires]"
Heureux papa de cinq enfants, marié à Yaël, le célèbre Ch'ti peut être fier de ce qu'il a accompli aujourd'hui.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Les Inrockuptibles du 28 octobre 2015