François Cluzet braque '11.6' millions d'euros et perce le mystère Tony Musulin

11.6. Soit le nombre de millions d'euros détournés par Tony Musulin, plutôt que la force du séisme provoqué par cet homme sur une échelle médiatique. C'est également le titre sans équivoque choisi pour le polar de Philippe Godeau (réalisateur du drame Le dernier pour la route), porté par le toujours excellent François Cluzet, ici mutique et passionnant, comme pour mieux nous dérouter.

Tout se déroule un 5 novembre 2009, à 10 heures du matin. Au volant d'un fourgon blindé, Tony Musulin appuie doucement sur l'accélérateur. À l'arrière du véhicule, un sacré paquet d'argent. Quelques jours plus tard, il se rendra bien involontairement à la police de Monaco. Comme l'indique la première bande-annonce dévoilée, le mystère se place autour de ce personnage de cinéma à première vue anodin. Dans cette affaire incroyable, une zone d'ombre domine les autres : lorsque le butin est retrouvé, il manque 2,5 millions d'euros. Et jamais l'intéressé ne révélera une quelconque information qui aurait permis de mettre la main dessus.

Le film 11.6 est librement inspiré du roman de la journaliste Alice Géraud-Arfi, seule personne extérieure à la famille ou au processus judiciaire à avoir pu fréquenter Musulin pendant son incarcération. L'ex-convoyeur de fonds est d'ailleurs toujours derrière les barreaux, placés en isolement depuis son arrestation afin d'éviter que ce dernier subisse des pressions de la part d'autres prisonniers désireux d'en savoir plus sur les 2,5 millions d'euros introuvables. Fils d'immigré yougoslave, Tony Musulin est décrit comme solitaire et peu bavard, sans qu'on en sache vraiment plus sur cet homme. On ne sait s'il est un Robin des bois moderne révolté contre l'humanité, ou un simple braqueur néophyte dont le coup fût lamentablement raté.

Pour le réalisateur du film, il s'agit avant tout de s'intéresser au personnage via ses actes : "L'important pour moi n'est pas le casse, mais l'histoire de cet homme, convoyeur de fonds depuis dix ans, au casier judicaire vierge et qui, un jour, décide de passer à l'action. Comment ce personnage solitaire, pas syndiqué, sorte d'employé modèle, jamais en retard, très consciencieux, commet le casse du siècle et bascule dans un autre monde ?", s'interroge-t-il. Bouli Lanners, Corinne Masiero ou Juana Acosta font également partie du casting.

Verdict en salles le 3 avril prochain.