Jean-Luc Delarue: Portrait d'une famille déchirée, récit d'une guerre sans merci

L'inhumation de Jean-Luc Delarue, décédé des suites d'un cancer de l'estomac et du péritoine le 23 août dernier, demeure toujours un mystère.

Lorsque Jean-Claude Delarue, père de l'animateur apprend la mort de son fils, ce dernier est déjà inhumé au cimetière de Thiais dans le Val-de-Marne. En effet, le 24 septembre au matin, Jean-Luc Delarue est enterré dans un carré musulman de l'immense cimetière laïc de Thiais. La possible conversion à l'islam de Jean-Luc fait grand bruit, mais elle sera réfutée par sa veuve, Anissa. Paris Match s'est entretenu longtemps avec Jean-Claude Delarue, qui crie aujourd'hui son désespoir. Dans les pages de l'hebdomadaire, il revient sur les derniers instants de bonheur de son fils, son mariage en mai en présence du petit Jean, le fils unique de Jean-Luc. Avant de raconter sa terrible exclusion... sous entendu, par l'entourage.

Jean-Claude Delarue a été tenu rapidement au courant de la maladie de son fils. Bouleversé en apprenant la nouvelle, c'est Jean-Luc lui-même qui a dû le consoler. Ce père meurtri raconte ensuite une rencontre qui a eu lieu entre sa compagne Patricia, son fils et Anissa en début d'année 2012. Dans le magasin de broderies de Patricia, Jean-Luc contemple les étoffes et hésite à en commander une pour "son mariage oriental prévu à l'automne 2012". Il y renoncera finalement. Quelque temps plus tard, Jean-Luc confie à son père son désir de se convertir à la religion de sa femme. Et Jean-Claude de déclarer : "Mais Jean-Luc n'était pas intéressé par la religion. J'irai même jusqu'à dire qu'il s'en fichait pas mal."

"Jean-Luc était si heureux d'avoir son fils auprès de lui"

Malgré la maladie, Jean-Luc Delarue, plus conscient que jamais du bonheur qu'il est en train de vivre, décide d'épouser le 12 mai celle qu'il aime à Belle-Ile-en-Mer. Mais très vite, la présence du fils de Jean-Luc, Jean, pose problème. Sa mère Élisabeth Bost refuse de le laisser y aller. Jean-Luc Delarue, qui souhaitait profondément sa venue, obtiendra gain de cause. Jean-Claude et Patricia l'accompagneront. Jean-Claude raconte, toujours dans Paris Match, le bonheur de son fils d'avoir Jean auprès de lui. A ce mariage, Jean-Claude sera le seul parent présent, la mère de Jean-Luc, avec qui ce dernier est en conflit depuis des années, n'était pas invitée. Malgré le bonheur de cette journée, Jean-Claude garde en tête des images de son fils particulièrement faible. Il se souvient également d'un propos déplacé qu'il avait tenu, déclarant devant son fils Jean qu'"Anissa était la seule femme de sa vie"...

Lorsque Jean-Claude et Patricia quittent la noce, ils laissent Jean, qui souhaitait rester plus longuement avec son père. Paris Match raconte les retrouvailles entre Elisabeth Bost et son fils à son retour de Belle-Ile-en-Mer. Ce dernier chante alors à sa mère une comptine qu'on lui a apprise durant son séjour : "Élisabeth, elle est bête, Élisabeth, elle est bête." La maman est sonnée, quant à Jean-Claude, il s'en veut terriblement d'avoir laissé son petit-fils seul... avec son père et sa nouvelle épouse.

"Trop fatigué par le traitement pour te voir cette semaine papa"

Le samedi 19 mai, Jean-Claude Delarue reçoit un message de son fils. Hospitalisé, Jean-Luc demande à voir son père qui le découvre très faible et toujours plus maigre. Lorsqu'il le quitte, Jean-Claude ne sait pas qu'il vient de dire adieu à son fils. Ils ne se reverront plus et ne communiqueront plus que par SMS. Des messages, très courts, que Jean-Claude Delarue a dévoilés dans la presse. Jean-Luc ne s'étend guère sur son état de santé. Le 16 août, Jean-Claude envoie son dernier texto. Jean-Luc lui répondra le 22 août, la veille de sa mort : "Trop fatigué par le traitement pour te voir cette semaine, papa. Je reviens vers toi. Je t'embrasse. Ton fils."

L'inhumation de Jean-Luc Delarue, un véritable mystère

Jean-Luc est décédé à l'hôpital américain et non au Val de Grâce, une source médicale annonce qu'Anissa aurait décidé de l'inhumer selon le rite musulman. Celle-ci réfutera plus tard l'information. Emmené dans une maison funéraire du boulevard Ménilmontant, Jean-Luc Delarue aurait été veillé selon le rite funéraire musulman et enveloppé dans trois draps blancs. Le lendemain de sa mort, il est enterré dans l'un des carrés musulmans de l'immense cimetière de Thiais. A cette date, Jean-Claude Delarue ne sait pas que son fils est mort, encore moins qu'il a déjà été enterré. Le personnel du cimetière est sermonné et la discrétion absolue est prônée : le lieu de la sépulture doit rester inconnue.

C'est Arnaud Gachy, le plus proche collaborateur de l'animateur, qui annonce à Jean-Claude, totalement exclu de l'enterrement de son fils, qu'une célébration aura lieu au Père-Lachaise. Et c'est encore Arnaud Gachy qui lui a annoncé, ainsi qu'à Elizabeth Bost, les dernières volontés de Jean-Luc : "Il nous a simplement dit que Jean-Luc refusait que sa mère et la mère de son fils viennent à ses obsèques. Mais qu'il souhaitait la présence de son fils." Mais le petit Jean n'assistera pas aux funérailles, Elisabeth Bost en ayant décidé autrement. Jean-Claude se souvient : "On nous avait donné rendez-vous au niveau des concessions provisoires, pas très loin du funérarium. Il y avait six tombes anonymes et sur l'une d'elles, un portrait de Jean-Luc." L'ambiance est glaciale, ni Gachy ni Anissa ne lui ont adressé la parole.

"Nous nous sommes recueillis devant rien", pleure aujourd'hui Jean-Claude Delarue. A partir de là, Jean-Claude commence à se poser des milliers de questions. La guerre entre lui et la veuve de son fils ainsi qu'Arnaud Gachy est déclarée. Comment faire son deuil lorsque les interventions dans les médias se multiplient et que s'enchaînent les échanges musclés entre les avocats.

La mort de Jean-Luc Delarue fait grand bruit. Un tapage médiatique qu'il n'aurait jamais souhaité. Très discret tout au long de sa maladie, Jean-Luc Delarue s'est tu sur son état de santé, avant de partir digne. Hélas, aujourd'hui sa mort est extrêmement exposée, ce qu'il n'aurait jamais souhaité...

Enquête à retrouver dans Paris Match (en kiosques mercredi 26 septembre 2012)