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A mesure qu'approche le mariage du prince William et de Catherine Middleton, qui sera célébré le 29 avril en l'abbaye de Westminster (la reine Elizabeth II y était ce jeudi dans le cadre de son 85e anniversaire), le nom de Diana ne cesse d'accompagner la jeune roturière jusqu'à l'autel et la destine royale qu'elle s'apprête à embrasser.
A chaque sortie (la dernière était aussi charmante qu'étonnante d'aisance), la bague sertie de saphir et diamants léguée par la défunte mère du prince William attire le regard, le style de Kate attise les comparaisons, son avenir princier aiguise les appétits médiatiques.
Dans ce contexte scrutateur, le Daily Mirror annonçait jeudi, tandis que la reine recevait pour la première fois Carole et Michael Middleton (parents de la mariée), que le prince William et Kate Middleton se sont rendus à Althorp, le somptueux domaine ancestral (acquis grâce à leur réussite sociale sous l'ère des Tudor) de la famille Spencer dans le Northamptonshire (centre de l'Angleterre) où se trouvent la tombe et le mémorial à la gloire de la regrettée Diana, pour se recueillir sur la sépulture de la défunte mère du futur roi d'Angleterre.
Le quotidien britannique raconte que le couple, main dans la main, a traversé le parc du jardin jusqu'à emprunter une embarcation qui les a conduits sur la petite île où fut inhumée Diana il y a 14 ans, où ils ont déposé des fleurs. Le service de presse du prince de Galles s'est refusé à tout commentaire sur cette "histoire purement hypothétique" concernant un sujet "d'ordre privé". Pour le coup, même si l'information du Mirror s'avérait fausse, le passage par Althorp avant le mariage semble malgré tout une étape obligée.
Si Kate Middleton a grandi médiatiquement avec le fantôme de Lady Di, la regretté princesse est avant tout une part prégnante de l'identité des deux garçons qu'elle a donnés au prince Charles : William et Harry. Les faits et gestes de ces derniers, notamment en matière de bienfaisance et de disponibilité pour le grand public, sont d'ailleurs souvent rapprochés du style de leur mère.
Ces minutes de recueillement, qui étaient attendues dans le processus de préparation d'un mariage que William a aussi pensé de manière à faire honneur à la mémoire de sa mère, ont sont un symbole puissant, à plus d'un titre.
D'abord, il s'agit de la présentation officielle par William de Catherine Middleton à celle qui aurait probablement apprécié de l'avoir pour belle-fille. Le consentement de la reine était certes important au regard des règles de la royauté britannique, celui - posthume et tacite... - de Diana est important affectivement. A quelques jours du mariage, c'est une manière de l'y convier spirituellement.
William aurait pu venir seul sur la tombe de sa mère, mais c'est accompagné de Kate qu'il s'est déplacé à Althorp. L'amour qui unit le couple a évidemment imposé la présence de Kate à ses côtés, mais il s'agit par la même occasion d'un passage de témoin entre une princesse que la monarchie a broyée, et une future princesse qui se prépare depuis des années à sa nouvelle vie, protégée de la presse, conseillée, aimée sans réserve par son époux et par la famille royale. Un contexte fondamentalement différent de celui en vigueur lorsque Diana épousa Charles en juillet 1981. La monarchie britannique compte d'ailleurs solidement sur ce mariage que plus de deux milliards d'individus dans le monde suivront pour redorer son blason, après une série d'unions calamiteuses, et pour conjurer le spectre du remariage catastrophique du prince Charles avec Camilla Parker Bowles.
On peut également y lire le chemin de deuil et de guérison du traumatisme effectué par William au cours des treize dernières années. La sérénité avec laquelle le prince William s'est épanoui jusqu'à demander la main de "Waity Katie" trouve là son apothéose, dans ce geste d'amour apaisé qui met en exergue et rappelle combien William a fourni d'efforts pour accepter à la fois le décès de sa mère et son destin hors norme. Le tragique accident de voiture dans lequelle Diana avait trouvé la mort à Paris en 1997, imputé en large partie à l'avidité des médias qui pourchassaient sans cesse la princesse du peuple, avait précipité ses deux garçons (William avait alors 15 ans, Harry 13) dans une haine profonde à l'égard des médias - une animosité inconciliable avec un destin de prince et d'héritier au trône. Le prince Charles, après le drame, avait dealé avec la presse à scandales pour lui épargner d'être harcelé à son tour. Si jamais le prince William conserve une détestation intime de la presse, il sait désormais remarquablement bien la dompter pour assumer son rôle.
