Déjà lauréat du Grand prix de l'Académie française, Joël Dicker a fait coup double en remportant le Goncourt des lycéens pour son livre La Vérité sur l'affaire Harry Quebert (Ed. Fallois). L'écrivain suisse de 27 ans recevait jeudi 15 novembre à Paris cette récompense des mains du ministre de l'Éducation Vincent Peillon et d'Alexandre Bompard, président de la Fnac, organisatrice du prix, en présence de l'académicien Pierre Assouline, parrain de la 25e édition du Goncourt des lycéens.
Joël Dicker a devancé Joy Sorman, auteur de Comme une bête (Ed. Gallimard), dès le deuxième tour, par 9 voix contre 4. Le jury, composé de quatre garçons et de neuf filles, a particulièrement apprécié ce thriller : "Nous l'avons choisi pour la structure très bien faite de son récit, son point de vue sur l'Amérique, son imagination, les rebondissements de l'histoire. C'est un grand roman, un très grand roman", a souligné le président du jury, Théo Herrerias, élève de 1re L à Saint-Etienne. Bien qu'il soit gâté par la nature, ce n'est toutefois pas le physique du très beau Joël Dicker qui l'a avantagé : "Joël Dicker mérite le Goncourt des lycéens, pas parce qu'il est beau garçon, mais parce que son livre est vraiment bien", a souligné Julie, une autre jurée.
Contacté par l'AFP, Joël Dicker s'est montré très heureux : "C'est presque plus fort que le Grand prix du roman de l'Académie française, car le Goncourt des lycéens vient d'un public dont je me sens particulièrement proche", a-t-il assuré. "C'est génial d'être reconnu par une génération qui est presque la mienne et par ceux qui pourraient être mes grands-parents. (...) J'ai quitté le lycée il y a huit ans. Je sens une origine commune et un destin commun avec cette génération", a ajouté l'écrivain.
Avec cette double récompense, Joël Dicker réalise une performance inédite : "Le fait que le choix des lycéens rejoigne celui des vieux messieurs de l'Académie montre que c'est un grand roman qui a su parler à un large public", a estimé Bernard Pivot, membre de l'Académie Goncourt. Une consolation pour le Suisse, qui a vu Jérôme Ferrari le devancer et remporter le "grand" Goncourt avec Le Sermon sur la chute de Rome (Ed. Actes Sud) la semaine dernière.
L'an dernier, le Goncourt des lycéens avait été décerné à Carole Martinez pour Du domaine des murmures (Ed. Gallimard), vendu à quelque 170 000 exemplaires.