Que s'est-il réellement passé le soir de ce 7 octobre 2019 ? Il y a près d'un an et demi, le rappeur Samat était sauvagement assassiné à Garges-lès-Gonesse (Val d'Oise). Nos confrères du Parisien apportent de nouveaux éléments sur ce qui semble être un règlement de compte sous fond de trafic de voitures, le 24 mars 2021.
Décédé sur le parking d'un McDonald's, Anthony Edet (le vrai nom de Samat), 37 ans, a été touché par 13 balles de Kalachnikov, dont cinq à la tête. Assise à côté de lui, sa compagne était sortie indemne de la fusillade. Le passager de la Mercedes Classe A noire, homme suspecté d'être le tireur, serait toujours en fuite. Quelques heures plus tard, le véhicule avait été retrouvé incendié à Stains.
Samat se trouvait alors en semi-liberté et devait rentrer passer la nuit sous les barreaux de Nanterre. Nos confrères lui attribuent de "nombreux ennemis" et évoquent du trafic de dogue et d'armes. Il aurait déjà échappé à deux tentatives de meurtre, en janvier et février 2019. "Ils vont s'occuper de toi", avait prévenu un concurrent à Samat, qui savait très bien qu'on voulait sa peau. De plus, il avait déjà été arrêté en 2010 pour avoir participé à un règlement de compte mortel.
La préméditation du meurtre de l'artiste n'est ainsi plus à prouver. Sur les lieux de la fusillade, les policiers avaient découvert une balise GPS posée par ses tueurs présumés sur son véhicule. Grâce à des témoignages, les enquêteurs ont pensé à une guerre entre des bandes rivales. Ainsi, l'assassinat de Samat aurait été commis par des "grands" de la cité du Clos Saint-Lazare, à Stains, où l'artiste avait un temps eu l'habitude de dévaliser certains commerces. Le Parisien évoque un certain Hichem B., gérant d'un garage se trouvant au centre de l'affaire.
Avec son frère, le gérant trentenaire fait partie des quatre suspects déférés devant un juge d'instruction. Ce père de famille décrit comme rondouillard nie les faits, même chose pour son fraternel. "Ce garage et ses protecteurs sont au centre de cette affaire, a estimé un magistrat resté anonyme. Il est clair que son patron n'est pas mis en examen pour rien, ajoute-t-il. Les conversations téléphoniques sont claires. On ne peut pas accepter que l'on puisse tuer une personne dans la rue avec une arme de guerre pour régler des conflits."